Les fonderies du Poitou menacées de fermeture

Suite au désengagement de Renault, la Fonderie du Poitou Fonte (Vienne) cessera définitivement son activité en juin 2021, quarante ans après sa création. 292 emplois seront supprimés. En difficulté pour fournir les volumes commandés par Renault, la fonderie d’alu est aussi menacée. Les négociations du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont débuté mercredi 6 janvier.

Les fonderies du Poitou, Vienne, sont constituées de deux fonderies, une spécialisée dans la production de fonte et l’autre, d’aluminium. Rachetées plusieurs fois, « Alvance Aluminium Poitou », appartient au groupe Liberty, qui a décidé l’arrêt définitif de la production de carters en fonte en juin prochain, suite au désengagement automobile Renault, principal client de l’usine.

Cela conduira à la fermeture du site et la destruction de 292 emplois

Les négociations du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont débuté mercredi 6 janvier. “Il y a eu une première journée de négociation, concernant les congés de reclassement. On est dans l’attente d’un investissement de l’actionnaire et d’une décision de Renault. Qu’est ce que Renault va faire si on n’arrive pas à fournir les pièces ? Quel va être l’engagement du constructeur par rapport aux fonderies alu ? Si Renault se désengage, la fonderie fermerait”, précise Jean-Philippe Juin, délégué CGT à la fonderie Alu.

Renault s’est engagé sur une commande, mais la fonderie Alu est en difficulté pour fournir les volumes commandés, conséquences l’absence d’investissement de l’actionnaire dans l’outil de production.

La Direction est ainsi incapable de débloquer les investissements nécessaires pour le développement de la culasse HR10 qui représentera plus de 50% de la production à partir de 2021. “Renault nous dit : si vous n’êtes pas capable de fournir ces volumes, on fera comme à la fonte, on va se désengager”.

Au total, 572 emplois sont menacés, sans compter les emplois indirects des sous-traitants.

Présenté comme un poids lourd industriel avec des moyens considérables, le groupe Liberty est en réalité une “coquille vide”. L’actionnaire se contente de “chasser les primes” que l’Etat met en place pour aider les entreprises en difficulté.

Dernièrement, avec l’appui et l’aval de l’Etat Français,  l’actionnaire a acquis ASCOVAL et FRI, deux fleurons de l’aciérie française qui fournissent l’acier pour la fabrication des rails pour la SNCF.

Pourtant depuis deux ans, la CGT n’a eu de cesse d’alerter les pouvoirs publics sur le manque de capacité de ce groupe à soutenir les fonderies. Tous les sites repris par le groupe britannique sont en difficulté.

Depuis le rachat de la Fonderie du Poitou Fonte en mai 2019 par le groupe Liberty, la production est erratique, l’usine ne tournait jamais à 100% et occasionnait régulièrement des périodes de chômage partiel pour les salariés.

En deux ans, aucune promesse d’investissement n’a été tenu par l’actionnaire.

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