Une fois encore, les droits humains les plus élémentaires volent en éclat au Bangladesh, déjà tristement célèbre pour l’effondrement des ateliers textiles du Rana-Plaza qui avait fait plus de 1 000 morts et 2 000 blessés parmi les ouvrier·ère·s en 2013.
Cette fois ci, c’est le droit syndical qui est attaqué à travers le cas d’Omar Faruk, opérateur de machine à coudre d’une usine de chandails à Gazipur, à 50 km de Dhaka. Celui-ci est un membre très actif de la Fédération nationale des travailleurs de l’habillement (NGWF), fédération syndicale partenaire de la CGT. Cela lui vaut d’être en butte aux foudres de la direction qui le harcèle depuis trois mois pour qu’il démissionne et qui l’a finalement fait tabasser par un homme de main, le 11 septembre dernier. Il a depuis dû quitter l’usine et est considéré comme démissionnaire d’office.
La CGT exige qu’il soit immédiatement rétabli dans ses fonctions et que les coupables soient traduits en justice. Elle demande également que les entreprises donneuses d’ordre, (comme H & M, Primark, Walmart, Tesco, Carrefour ou Aldi) cessent de travailler avec des entreprises qui ne respectent pas les droits de l’OIT et les droits humains. Et ce conformément à la loi sur le « devoir de vigilance » votée il y a trois ans par le Parlement français.
Celle-ci impose aux 150 plus grandes entreprises françaises (+de 5 000 salarié·e·s) de veiller au respect des droits humains et des conditions de travail et de l’environnement chez leurs sous-traitants dans le monde.
On en est loin, notamment au Bangladesh, deuxième exportateur de vêtement après la Chine – 4 500 ateliers et 30 milliards de dollars d’exportations soit 80 % des exportations totales du pays – tant que des mécanismes coercitifs efficaces ne sont pas mis en place. Ou tant qu’une déclinaison de la loi française n’est pas étendue au monde.
Autant d’exigences réclamées haut et fort par la CGT depuis longtemps.