Nous voulons des moyens d’éducation prioritaire
Les écoles, les collèges, les lycées accueillant les élèves les plus en difficultés, souvent issus des classes populaires ont quelques moyens supplémentaires en heures, en personnels et une indemnité pour favoriser la stabilité des équipes pédagogiques, variables selon les établissements. La ministre a réorganisé et uniformisé ces dispositifs pour les écoles et les collèges, et en a profité pour éliminer certains établissements et réduire certains moyens accordés.
Elle avait laissé entendre qu’elle ferait la même chose pour les lycées, puis elle est revenue sur ses promesses : l’éducation prioritaire devant selon elle s’arrêter à la fin du collège, les lycées étant exclus à l’avenir de tout dispositif d’éducation prioritaire.
Cela a provoqué des grèves dans des lycées, dont le nôtre classé « établissement sensible » : nous avions obtenu de garder une partie de nos moyens supplémentaires mais à titre provisoire. Ce qui n’a pas levé les incertitudes pour l’avenir.
La CGT avait appelé à une journée de grève nationale le 29 novembre sur cette question de l’éducation prioritaire. Cela faisait suite à des mouvements de grève qui avaient eu lieu dans des lycées de la région parisienne et de Marseille le 17 novembre.
Notre lycée étant menacé lui aussi de sortir de tout dispositif d’éducation prioritaire, nous nous sommes mis en grève, à quelques-uns, le 29 novembre. Nous avons lancé une pétition pour rappeler à notre hiérarchie les difficultés de nos élèves et revendiquer les moyens supplémentaires dont nous avons besoin.
Nous accueillons beaucoup d’élèves boursiers, de catégories socio-professionnelles défavorisées (64 % l’an dernier) dont beaucoup accumulent les difficultés sociales ou/et scolaires. Par ailleurs, nous avons de plus en plus d’élèves non francophones ou ayant des handicaps nécessitant un soutien particulier. Les classes sont très hétérogènes, alors que nous avons des effectifs chargés. Des collègues nommés au lycée, face aux difficultés du travail, abandonnent en cours de route, sans qu’ils ne soient remplacés parfois pendant plusieurs semaines.
En conséquence, nous demandons que notre lycée reste dans un dispositif d’éducation prioritaire avec des moyens spécifiques, permettant d’améliorer les conditions de travail des personnels et des élèves :
- Un allègement important des effectifs de classe
- Du temps de concertation inclus dans le temps de service pour le suivi individuel des élèves et le travail en équipe
- Un nombre d’assistants d’éducation plus important pour mieux encadrer les élèves.
- Le maintien de la bonification indiciaire des établissements sensibles ou son remplacement par l’indemnité REP/REP +, et son extension à tous les personnels de vie scolaire, pour la stabilisation des équipes et la reconnaissance des difficultés du travail.
- Des décharges pour l’enseignement du FLE (Français Langue Étrangère), la lutte contre le décrochage scolaire, l’aide à l’usage des ressources numériques…
- Du personnel d’encadrement et davantage de soutien aux enseignants pour les élèves handicapés.