Réforme de la voie professionnelle : catastrophe annoncée et confirmée !

Le ministère persiste dans la mise en place de la réforme en dépit des voix qui s’y opposent. Sans aucune hésitation, il poursuit sa politique idéologique de casse de l’enseignement professionnel sous statut scolaire et c’est dans la précipitation et une totale impréparation que les nouvelles dispositions se mettent en place dans les académies. Rappelons quand même que ce que le Ministre appelle transformation de la voie professionnelle n’est qu’un élément du vaste chantier entamé par le gouvernement destiné à refonder complètement notre système éducatif d’une part et le système de la formation professionnelle d’autre part. En fait c’est une rénovation façon « Blanquer » de la cave au grenier, la mise en place d’une école du tri et de la sélection !

Les enseignant.es de la voie pro se sont fortement mobilisé.es depuis la rentrée contre le projet de réforme. Les heures d’information syndicale ou les assemblées générales organisées partout dans l’académie montrent clairement que les personnels rejettent massivement la réforme Blanquer qui aboutira à la casse de l’enseignement professionnel au seul profit de l’apprentissage ! Avec cette réforme, les élèves auront moins d’heures de cours (8,5 à 11 semaines en moins sur 3 ans en Bac Pro et 4 à 6 semaines en CAP !). La refonte des grilles horaires consacre la perte d’heures d’enseignement tant dans les matières générales que professionnelles pour les bac pro en réduisant le nombre d’heures dispensées sur le cycle. Surtout elles introduisent la co-intervention et le chef d’œuvre qui sont des dispositifs qui, outre le fait de réduire les enseignements disciplinaires vont d’une part consacrer la vision utilitariste du français et des maths et d’autre part réduire les réelles possibilités, déjà bien insuffisantes, de poursuite d’études de nos bacheliers. L’attaque sur les programmes est aussi une réalité et va dans le même sens. Si on réduit le nombre d’heures de cours, il est difficile de maintenir les programmes en l’état. Mais surtout il s’agit de mettre en place les nouvelles dispositions du chef d’œuvre et de la co-intervention. Il s’agit là aussi de réduire la culture générale de nos élèves et de donner davantage de place à la culture de l’entreprise. Les nouveaux programmes d’enseignement général de seconde seront publiés en mars 2019. La concertation aura été quasi inexistante du fait de la rapidité avec laquelle ils ont été élaborés par le conseil supérieur des programmes saisi en septembre 2018.  Les programmes d’enseignement professionnel seront quant à eux, soumis aux diktats des branches professionnelles. De plus, les lycéen.nes, entreront plus tardivement dans leur formation professionnelle avec le regroupement de spécialités en seconde pro (on passe au BAC PRO deux ans !), et seront incité.es à terminer leur cursus en apprentissage : sélection, tri social au service des entreprises ! Les chiffres sur l’offre de formation dans l’académie de Nantes sont édifiants : alors que plus de 190 ouvertures sont proposées en apprentissage, seulement 9 ouvertures sèches sont proposées en formation sous statut scolaire.

La CGT Éduc’Action continue d’exiger l’arrêt de cette promotion de l’apprentissage uniquement pour répondre aux besoins du patronat. Plutôt qu’un retour en arrière qui cloisonne toujours plus le parcours de formation de la jeunesse, la CGT Éduc’Action défend le développement de la voie professionnelle du lycée sous statut scolaire, la diversification des formations en liens avec les enjeux actuels de notre société (numérique, énergies renouvelables…), une scolarisation qui permet de construire avec les enseignements généraux une culture commune essentielle pour un projet de société démocratique.

A l’inverse, le ministre Blanquer, avec cette réforme associée à Parcours Sup met en place la sélection précoce et le tri social, en claquant la porte de l’université au nez des lycéen·nes professionnel·les.

C’est pourquoi, nous devons tous nous mobiliser pour lutter contre cette réforme dont le seul but est de supprimer des postes sous couvert de revalorisation de la voie pro.

Ni voie de garage, ni impasse

Le lycée professionnel un tremplin pour la formation et l’émancipation des jeunes.

 

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