130€ bruts par agent-e titulaire : (dé)prime mais peu d’indice

Par un courrier daté du 27 octobre, reçu ce 16 novembre, le Recteur d’académie a informé les membres du Comité technique spécial académique (CTSA) que, suite à « l’attribution d’une enveloppe complémentaire de revalorisation« , il a « décidé le versement d’un complément indemnitaire annuel (CIA) à hauteur de 130 euros (bruts) par agent » et ce « afin de prendre en considération l’ensemble de la mobilisation de tous les personnels administratifs et techniques en EPLE ou en services académiques« .

 

Un changement de méthode salutaire

On peut légitimement penser que le caractère égalitaire de cette prime n’est pas étranger à la mobilisation des personnels du Rectorat de Nantes, suite à l’attribution de primes « COVID » de 1000 euros à un nombre restreint d’agents sur des critères qui sont restés confus d’un service à l’autre. Le versement d’un même montant pour toutes et tous ou le choix de plusieurs taux étaient alors exclus. Or, et si le CIA n’a pas vocation à être attribué de façon égalitaire, cette fois-ci c’est possible. Comme quoi, quand on veut, visiblement on peut et on ne s’en plaindra pas.

En effet, nous nous sommes mobilisés collectivement en AG intersyndicale, par les pétitions et les lettres de recours et avons montré que nous n’acceptions pas cette pratique de division des agents. La CGT se réjouit que les collègues, par ce changement de méthode du Recteur, aient été cette fois-ci entendus.

 

Et les contractuels ? L’égalité a des limites !

Car les non-titulaires habituellement exclus des primes sont-ils concernés ?. La CGT s’est adressée au DRH pour lui demander d’apporter cette précision, sans réponse à ce jour. Il est bien précisé dans le courrier du Recteur que l’objectif de cette prime est « de prendre en considération l’ensemble de la mobilisation de tous les personnels »

Nos collègues non-titulaires effectuent le même travail et n’ont pas moins été mobilisés que les autres, qu’ils soient sur des postes vacants, des suppléances ou des vacations payées à l’heure ! A travail égal, salaire égal ! La CGT demande donc que cette indemnité soit versée à toutes et tous sans distinction. Nous avons pu l’obtenir il y a deux ans pour un collègue non-titulaire, c’est donc possible !

 

Le point d’indice, c’est pour quand ?

Il est évident qu’un coup de pouce est le bienvenu et il convient de le prendre, mais sans oublier que la nature d’une prime c’est d’être ponctuelle et arbitraire. Elle ne remplace en rien l’augmentation du point d’indice que nous réclamons à juste titre et qui, gelé, semble être le seul élément que les gouvernements parviennent avec succès à préserver du changement climatique.

Rappelons que le dernier (très tiède) dégel du point d’indice a eu lieu le 1er février 2017 (+0.6%).

Tous les collègues s’accordent à le dire : notre rémunération n’est pas à la hauteur du travail fourni, quelle que soit notre catégorie, et cela empire avec l’inflation. Il faut donc une vraie révision des grilles salariales en augmentant tous les salaires de 400 euros soit 90 points d’indice pour compenser la perte de pouvoir d’achat.

Dans le privé, comme dans le public, nous faisons le constat de salaires trop bas et que l’argent va plus à la Bourse que sur nos comptes en banque.

C’est donc à nous, collectivement, de nous rassembler et de lutter pour changer la situation et, notamment, rappeler que deux chèques d’une centaine d’euros en quelques mois ne compenseront pas ce que nous perdons chaque année face à l’inflation.

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