Réforme de l’assurance chômage : Une nouvelle attaque contre les salarié·es les plus précaires
Le décret du 30 mars réformant les règles d’indemnisation de l’assurance chômage sont injustes socialement, violentes en termes de baisse drastique des allocations et particulièrement inadaptées à la situation économique et sociale du pays. Si ce décret devait s’appliquer, s’instaurerait alors une véritable loterie selon les alternances de périodes de travail et de chômage… et même selon le moment où le contrat débute ! En novembre, le Conseil d’État a déjà estimé que la précédente version de la réforme constituait une rupture d’égalité considérable. Malgré les alertes des syndicats, le ministère du Travail ne veut rien entendre et est passé en force, afin de garder le même système avec de vagues aménagements. La ministre du travail prétend, pour justifier sa réforme, d’une part, que les effets absurdes sont ceux d’anciennes règles de l’assurance chômage et, d’autre part, que les syndicats seraient pour « l’hyperflexibilisation des contrats »… On croit rêver ! Avec les multiples alertes des organisations syndicales, la ministre a été avertie que changer une règle aussi fondamentale que celle du Salaire Journalier de Référence (SJR), aurait des conséquences en chaîne. Quant à « l’hyperflexibilisation », rappelons la responsabilité de chacun : l’augmentation de la précarité, la multiplication des contrats à durée déterminée de plus en plus courts, y compris dans l’Éducation nationale, sont le fruit de la flexibilisation assumée des différents gouvernements. Nous avons combattu cette précarisation des droits, en luttant notamment contre la loi Travail sous Hollande et les ordonnances Macron dès le début de son quinquennat puis en dénonçant la loi de transformation de la Fonction publique dont l’un des axes est le recours accru à la contractualisation. Toutes les études sérieuses, notamment celle publiée récemment par la DARES (direction de l’animation de la recherche, des études statistiques), montrent que les salarié·es subissent cette précarité et ne le choisissent aucunement. Aucun·e chômeur·euse n’a jamais retrouvé du travail parce qu’on lui a coupé les vivres ! Le Conseil d’État n’a pu que constater le non sens d’une disposition qu’il a déjà censurée une première fois. La CGT Éduc’Action continuera à combattre son caractère injuste, en mobilisant fortement contre la réforme de l’assurance chômage et pour obtenir des droits à une protection sociale pour toutes et tous.