Aujourd’hui, certains travailleurs enchaînent les heures supplémentaires alors que d’autres sont au chômage ou subissent des temps partiels. Vouloir encore allonger la durée de travail de ceux qui sont déjà en emploi est absurde. Pourtant c’est la voie que proposent de suivre gouvernement et patronat.
« Nous proposons un plan de rupture, qui s’oppose au plan de relance porté par le gouvernement et le MEDEF. Dans ce cadre, le temps de travail est une question importante. » explique Baptiste Talbot, pilote du groupe de travail « Réduction du temps de travail/ 32 heures ».
L’Histoire nous le dit : la baisse du temps de travail est inéluctable
- 1919 : journée de 8 heures.
- 1982 : 39 heures.
- 2000 : passage aux 35 heures.
Cette dernière réforme a permis de créer environ 350 000 emplois directs. Il aurait pu y en avoir beaucoup plus.
Pour éviter qu’une réduction légale du temps de travail s’accompagne d’un effet négatif sur les salaires et les conditions de travail, elle doit s’accompagner de contraintes fortes pour les employeurs sur les créations d’emplois et les niveaux de salaires.
Des droits d’intervention nouveaux doivent aussi être mis en œuvre pour les salariés
Des voix de plus en plus nombreuses portent cette revendication à travers le monde. Elle est devenue réalité au sein d’entreprises situées dans différents pays.
En Espagne, le gouvernement a lancé en mars l’expérimentation de la semaine de 32 heures avec maintien des salaires dans 200 entreprises.
La réduction du temps de travail constitue un puissant levier de réduction des inégalités hommes-femmes : baisser le temps de travail permettrait à toutes et tous de travailler à plein temps tout en assumant sa parentalité. Ce temps libéré peut aussi être investi dans des activités d’intérêt général, indispensables au bonheur et à l’émancipation.
Réduire le temps de travail permettrait à la fois de répondre aux problèmes posés par la crise actuelle et de changer le système en profondeur. Le fruit des richesses créées doit bénéficier au plus grand nombre.