Une année de crise sanitaire aura suffit pour faire prendre conscience au plus grand nombre de la place et du rôle que jouent les services publics dans notre pays.
Même abîmés par des décennies d’austérité, de déréglementation et de privatisation, ils ont été essentiels pour amortir les conséquences de la crise sociale. Au-delà, ils apparaissent plus que jamais comme un levier indispensable de cohésion sociale, territoriale et de développement économique.
Ne tirant aucune leçon de la situation, le pouvoir accélère son œuvre de destruction, pressé de gommer toute référence à ces biens communs qui échappent encore pour partie aux lois du marché.
EDF et Engie : désintégrer le cœur du service public
Depuis plusieurs mois, les salariés des industries électriques et gazières (IEG) se mobilisent contre deux projets de restructuration d’EDF et d’Engie. L’objectif est de mettre un terme à l’histoire du service public de l’énergie en France.
Ces projets mettraient en danger des dizaines de milliers d’emplois, menacés par l’externalisation de certaines activités et fragilisant les garanties collectives des salariés dans les IEG. Les usagers n’en sortiraient pas gagnants, au contraire.
Pour EDF, le projet est de diviser le groupe en deux entités distingues : « EDF Bleu », qui regrouperait la production pilotable d’électricité (nucléaire, hydraulique…) et « EDF Vert », qui regrouperait Enedis, EDF renouvelables, la direction commerce d’EDF… Activités considérées comme les plus rémunératrices qui seraient privatisées à hauteur de 35 %(dans un premier temps).
Même logique Chez Engie qui organise son démantèlement par sa vente à la découpe. Cette décision peut apparaître étonnante pour un groupe reconnu comme un acteur majeur de la transition énergétique et écologique de la France et en Europe.
Tous perdants… sauf les financiers
Aucune logique industrielle ne sous-tend donc ces mécanos purement financiers notamment parce qu’il rendrait impossible toute synergie entre ces deux entreprises. Le seul objectif clairement affiché étant d’extraire les parties les plus rentables des deux groupes pour les privatiser au bénéfice de quelques profiteurs qui engrangeaient des milliards d’euros sur le dos des usagers.
Les premières victimes de ce jeu de Monopoly, au-delà des salariés, seront les usagers. Ils verront le service se dégrader et les tarifs du gaz et de l’électricité augmenter de façons significatifs accélérant l’élévation régulière imposée depuis la déréglementation du secteur.
Plus grave encore, le prix à payer pour chacun pourrait être très différent en fonction du lieu d’habitation mettant fin au principe de péréquation (tarif unique au niveau national) égratignant un peu plus la cohésion sociale et territoriale de la France.
Mobilisation nationale
Après avoir initié des actions dans tout le pays, le mardi 22 juin, avec la CGT des mines et de l’énergie, les salariés de ces deux entreprises convergeront sur la capitale pour faire entendre leur opposition à ces deux projets et porter leurs propositions alternatives : Le Programme Progressiste de l’Énergie afin de répondre aux besoins des usagers, de la Nation et assurer une transition énergétique ambitieuse à la hauteur des enjeux posés par la crise climatique.