C’est quoi la dette ? Éléments généraux, définitions, chiffres clés.
La dette publique fait l’objet de bien des débats et est souvent utilisée par les libéraux comme un épouvantail pour justifier l’austérité ou encore l’immobilisme en matière environnementale. Du fait de cette omniprésence dans la bouche des libéraux, de nombreuses idées reçues sur la dette publique ont la vie dure.
L’objectif de ces fiches est donc de contrecarrer ces idées reçues ainsi que de donner à chacun et chacune les clés de compréhension en matière de politique budgétaire et de politique monétaire. Nous ne pouvons nous résigner à entendre « on n’a pas les moyens » en réponse à chacune de nos propositions, les solutions existent, il faut donc en prendre connaissance et s’en saisir. Cette première fiche reprend donc les bases en donnant les définitions des principaux termes utilisées ainsi qu’en donnant quelques chiffres clés qu’il est utile d’avoir à l’esprit.
Dans cette deuxième fiche pédagogique sur la dette, nous allons nous intéresser à la manière dont sont financées les dépenses publiques et particulièrement les déficits ainsi que les conditions de ce financement.
Nous avons pu voir dans la fiche précédente comment l’État finance ses dépenses publiques et surtout comment et dans quelles conditions il emprunte. Nous allons désormais nous intéresser aux détenteurs de ces créances.
La dette publique est mise au cœur du débat public par les libéraux qui tentent de l’agiter comme un chiffon rouge pour faire peur et justifier les politiques d’austérité. Selon eux, le poids de la dette publique la rendrait risquée et moins soutenable. Intéressons-nous donc à cette question de soutenabilité.
Un des arguments les plus souvent répétés par les libéraux serait que nous allons laisser une dette publique qui sera un fardeau pour les générations futures.
On ne compte plus le nombre de fois où on a entendu que la France avait trop de fonctionnaires, des administrations trop lourdes et inefficaces et qu’il faudrait donc supprimer des dizaines voire centaines de milliers de postes de fonctionnaires pour retrouver l’équilibre budgétaire.
Puisque la dette publique ne s’explique pas par des dépenses publiques inconsidérées, il faut chercher ses causes ailleurs. En voici les principales, qui expliquent notamment la dette que l’on pourrait qualifier d’illégitime. Comme on l’a déjà dit, la dette publique n’est pas mauvaise en soi mais il est important de comprendre d’où elle vient.
La dette publique est passée de 98,1 % du PIB fin 2019, à 116,4 % à la fin du 3e trimestre 2020 et certainement 120 % fin 2020.
Nous ne cessons de répéter que la France souffre de l’austérité. Certains rétorquent que les dépenses publiques n’ont quasiment jamais cessé de progresser ou au moins de se stabiliser en % du PIB, parler d’austérité serait donc excessif.
Nous avons vu dans les fiches précédentes que la dette publique française était totalement soutenable et que le risque de défaut était pour ainsi dire inexistant. Pourtant certains États, l’Argentine et le Liban par exemple, ont déjà fait défaut sur leur dette publique. Nous allons donc voir les deux principaux éléments qui peuvent mener à ce genre de situation.
La Banque centrale européenne (BCE) est chargée de la politique monétaire européenne, c’est-à-dire tout ce qui touche à l’euro (sa valeur par rapport aux autres monnaies par exemple), au contraire des États qui sont eux chargés de la politique budgétaire.
On entend constamment parler de la dette publique mais beaucoup moins de la dette privée, pourtant cette dernière est bien plus importante de par son poids puisqu’elle s’élève à environ 150 % du PIB en France, comme le montre le graphique plus bas. Intéressons-nous donc de plus près à cette dette.
Nous avons vu tout au long de ces fiches pédagogiques que la dette ne présentait pas un problème à court terme. Cela ne justifie pas pour autant un statu quo, notamment sur les conditions de financement de l’État. Nous allons donc ici présenter les limites du système actuel et comment dépasser ces limites.
(1) PIB :produit intérieur brut. Cela correspond à la somme des valeurs ajoutées produites sur un territoire et pour une période données.