Après deux mois d’occupation des lieux culturels, des manifestations, des actions spectaculaires et des débats publics, le gouvernement commence à entendre les travailleurs de la culture. Les ministres de la culture et du travail ont notamment annoncé la prolongation jusqu’au 31 décembre 2021 de l’année blanche pour les intermittents du spectacle : leurs droits au chômage seront prolongés même s’ils n’ont pas pu travailler les 507 heures habituellement exigées. Il y aura ensuite des mesures de rattrapage pendant 12 mois. Pour les moins de 30 ans, l’accès à l’intermittence sera provisoirement abaissé à 338 heures. Le gouvernement a également promis de débloquer un budget de 30 millions d’euros pour aider certaines structures à faire travailler des intermittents dans les mois qui viennent.
Réunis en coordination nationale, les occupants de 80 lieux culturels ont décidé de continuer leur mobilisation.
En effet, les mesures gouvernementales destinées aux jeunes sont insuffisantes, tout comme les 30 millions d’euros de soutien à l’emploi. Par ailleurs, « ce mouvement lutte bien au-delà des seules revendications concernant les arts et la culture » rappelle la FNSAC CGT (Fédération Nationale des Syndicats du Spectacle, du Cinéma, de l’Audiovisuel et de l’Action Culturelle), exigeant des droits sociaux pour tous.
Les précaires mobilisés continuent à demander l’annulation de la réforme de l’assurance-chômage, qui diminuerait drastiquement le montant des allocations à partir du 1er juillet. Les travailleurs les plus touchés seraient les plus précaires : intermittents, contrats courts, temps partiels, intérimaires…
Les directions des lieux occupés sont plus ou moins coopératives. A Paris, la direction du théâtre de l’Odéon, d’où est partie la mobilisation nationale, voudrait une occupation symbolique alors que les occupants entendent bien prendre la parole pour informer le public. Un rendez-vous y est fixé samedi 22 mai à 14h. La page Facebook « Occupation Odéon » recense les manifestations prévues dans d’autres villes ce jour-là.