Mobilisés, les salariés de la SAM obtiennent une victoire importante

Dans l’Aveyron, la SAM, une fonderie qui travaille essentiellement pour Renault, a obtenu des engagements de son principal donneur d’ordre. Une victoire importante qui ouvre la porte à une reprise dans de meilleures conditions.

Renault représente 95 % du chiffre d’affaire de la SAM, qui fabrique des pièces en aluminium pour automobiles. Le constructeur vient de s’engager à respecter plusieurs revendications des salariés de son sous-traitant, mobilisés depuis trois mois. Renault augmentera ses achats de 10 millions d’euros, ce qui permettra de maintenir au moins 250 emplois, ainsi que le bureau d’étude et de maintenance de la SAM. Renault, qui jusqu’à présent n’acceptait d’étudier que les offres de reprise de grands groupes, prendra aussi en considération celles de PME comme le groupe Alty. Les salariés seront associés au choix du repreneur. Le constructeur s’est également engagé à aider financièrement l’entreprise jusqu’à la fin d’année si un repreneur se faisait attendre.

La CGT s’est inspirée du modèle allemand pour porter la demande d’un engagement du donneur d’ordre envers son sous-traitant. En Allemagne, le constructeur Volkswagen traite prioritairement avec les fournisseurs allemands. « On propose que Renault privilégie les usines situées en France, comme la SAM, pour les pérenniser » précise David Gistau, secrétaire de l’UD et élu dans cette entreprise.

Alors que leur entreprise est en redressement judiciaire depuis un an, les ouvriers de la SAM avaient vu arriver un repreneur, le groupe espagnol CIE Automotive, qui proposait de garder seulement 150 des 357 salariés et remettait en question les 35 heures ou le 13e mois. Mobilisés depuis le 4 février, les salariés avaient cessé la production le 14 avril et occupé leur entreprise pendant 23 jours, week-ends compris, 24 heures sur 24. Plusieurs manifestations de soutien ont eu lieu.

Le plan de licenciements de GIE Automotive aurait eu des conséquences bien au-delà des portes de l’usine car « un emploi industriel représente 4 emplois induits », rappelle David Gistau, heureux de cette victoire mais qui « reste plein d’humilité : on a sauvé 250 emplois, mais on est 357. On va faire en sorte d’éviter le plus de départs contraints possible. »

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