Depuis le 16 mars, comme plus de 100 lieux culturels, le théâtre Simone Veil de Saint- Nazaire est occupé dans le cadre d’un mouvement national inédit des travailleuses et des travailleurs de la culture, du spectacle et des arts.
Cela fait plus d’un an que les salarié·es de la culture, de l’évènementiel et du tourisme, sont dans l’incapacité de travailler et de vivre de leurs métiers.
Bien au-delà des seules revendications concernant les arts et la culture (pas de réouverture sans droits sociaux, un plan de reprise de soutien à l’emploi et aux salaires …) ce mouvement lutte, revendique et converge :
Pour le retrait de la réforme de l’assurance chômage,
Pour une prolongation d’un an de l’année blanche pour tout·es les
intermittent·es du spectacle et de l’emploi,
Pour des indemnités de sécurité sociale pour les congés maternité et maladie,
Pour le retour de l’annexe 4 pour tout·es les intermittent·es et les intérimaires,
Pour des droits sociaux et un avenir professionnel pour les jeunes.
Durant ces longues semaines, la municipalité et la direction du théâtre n’ont pas entamé de dialogue constructif avec le collectif d’occupation du théâtre.
Très prochainement, à partir du 19 mai, les théâtres et les salles vont rouvrir dans des conditions très partielles, dégradées et devront s’adapter à beaucoup de contraintes d’ordre sanitaire. Mais ces conditions de reprise devront aussi s’adapter à l’existence de ce mouvement social qui va se poursuivre aussi longtemps que le gouvernement n’apportera aucune réponse sociale.
Est-ce cette échéance qui a été le déclencheur d’une démarche tardive de la mairie ?
Le mardi 11 mai elle organisait une rencontre avec les « acteurs de la culture ».
La veille, séparément, une délégation de la mairie et de la Carène avait proposé une
réunion avec une représentante syndicale de la CGT Spectacle qui a profité de cette
occasion pour exposer la situation des travailleurs et travailleuses de la culture, qui a
rappelé les revendications portées par ce mouvement social et qui a fait remarquer
qu’il aurait été plus constructif et judicieux d’échanger sur tous ces sujets avec les
occupant·es du théâtre !
À la réunion de mardi 11 mai, une cinquantaine de travailleuses et travailleurs de la
culture avec le soutien de la CGT, de la FSU et de Solidaires ont exposé leurs
revendications à la municipalité, aux organisatrices et organisateurs de spectacles,
aux gérant·es de lieux culturels. Elles et ils ont dénoncé un système injuste pour les
salarié·es précaires de tous les métiers et ont finalement questionné à plusieurs
reprises :
« Est-ce que vous nous soutenez ? »
Loin de remercier et encore moins de soutenir, l’adjoint à la culture de Saint-Nazaire nous invita, comme convenu à quitter la salle ! La position de la direction du théâtre et de la mairie a été encore bien plus claire ce 12 mai : elle a fait appel aux services d’un huissier et a annoncé par voie de presse la décision d’expulser les occupant·es du théâtre.
C’est une réponse d’une violence extrême contre une mobilisation légitime qui a toujours été pacifique et qui n’a commis aucune dégradation.
Avec l’échéance, au 1er juillet, de la réforme assassine de l’assurance chômage qui va pousser un peu plus de 1 700 000 personnes vers plus de précarité et, pour beaucoup, la misère.
Les occupant·es n’ont pas le choix. Il leur faut poursuivre cette lutte, dans et autour des lieux de culture.
Les Unions Locales CGT, FSU, Solidaires dénoncent ce mépris de travailleuses et de travailleurs qui luttent pour le droit de vivre dignement. Elles apportent leur soutien aux occupant·es du théâtre S. Veil. Elles appellent à renforcer et à faire converger les mobilisations qui s’organisent dans de nombreux secteurs professionnels, pour exiger plus de justice sociale, seul vaccin efficace contre la précarité galopante provoquée par la politique gouvernementale.