Bien que l’entreprise remonte chaque année en moyenne 10 millions d’euros de dividendes à son actionnaire, MAN-ES France filiale de VW se voit imposée la suppression 12% de ces effectifs (71 emplois).
Au-delà de l’injustice d’une telle mesure et des répercussions sociales qu’elle engendre, c’est également un coup bas porté à la souveraineté nationale puisque MAN-ES France gère la marque des Moteurs Pielstick utilisés pour des applications liées à la sureté des centrales nucléaires mais également liées à la dissuasion nucléaire pour la fourniture de moteurs aux SNLE (sous-marins lanceurs d’engins) idem pour les autres SM France et export ainsi que les bâtiments de surface de
la marine nationale.
A ce titre MAN-ES France fait partie de la BITD (base industrielle et technologique de défense) pour laquelle l’entreprise doit garantir à l’État un maintien de compétences et de savoir-faire. Le plan social, mais également les orientations stratégiques imposées à l’entreprise mettent à mal ces obligations.
Les plans d’actions de MAN-ES France pour maintenir les compétences ingénierie et production sur ces applications sensibles sont d’une extrême pauvreté. Ils verront le jour une fois le plan social terminé, dès que les salariés les plus expérimentés auront quitté l’entreprise.
Par ailleurs, la CGT MAN-Es France et CGT Naval Group constatent qu’aucun investissement en R&D n’a été planifié pour se positionner sur les programmes des futurs sous-marins français.
Tout semble être mis en œuvre pour laisser le concurrent allemand MTU se retrouver en situation de monopole sur ce marché.
Pour mémoire et c’est une étrange coïncidence, la Société Piestick est devenue MAN ES, lorsque le coactionnaire MTU a cédé l’intégralité de ses parts à MAN en 2008.
Depuis MAN restreint la vente de moteurs Piesltick sur ses marchés historiques tout comme les développements des produits de la même marque, laissant le champ libre au concurrent MTU.
Face à la casse organisée de l’entreprise et la perte de souveraineté nationale concernant la maintenance et le développement d’applications de sureté nucléaire civile et militaire, la CGT de MAN-ES France et de Naval Group revendique l’intervention de l’état pour la sécurisation des activités de MAN-ES France.
Cette intervention doit permettre , de stopper le plan social, de maintenir les emplois et les compétences, retrouver de l’autonomie de vente, et de réinvestir les résultats financiers de l’entreprise dans le développement des produits répondant aux enjeux de la France, tant d’un point de vue sureté nucléaire et militaire qu’environnementaux.
Ce sont les fondamentaux de l’entreprise qui rappelons le, a été créée par l’État à la sortie de la seconde guerre mondiale sous le nom de Société d’Étude des Machines Thermiques (SEMT) pour garantir l’autonomie du pays sur la conception de moteurs pour la propulsion navale, la traction ferroviaire et la génération d’électricité.