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Dans une motion adoptée au conseil communautaire du 19mai 2021, les élu.e.s de la communauté de communes de Grandlieu (renommée Grandlieu Communauté) ciblent directement les oppositions collectives citoyennes organisées sur le territoire. Ils se disent menacés par des opposants perpétuels à tout projet de développement voulus et décidés par des assemblées d’élu.e.s. Ils jugent cette pression comme étant antidémocratique.
Les propos et la teneur générale de cette motion sont, pour la CGT, inacceptables.En effet, les raccourcis, mensonges et les postures de cette motion, malheureusement devenus trop souvent les ingrédients du débat médiatique et politique, sont loin de ce qui serait nécessaire pour un véritable débat démocratique permettant aux citoyen.nes de comprendre etde décider réellement.
Les élu.e.s de Grandlieu réduisent ces oppositions à une « minorité agissante » qui ne laisserait pas la place à une majorité silencieuse soit disant favorable aux élu.e.s. Les mobilisations démontrent pourtant le contraire. Rappelons également que les taux d’abstention aux élections devraient rendre les élu.e.s bien plus mesurés dans leurs propos et critiques de ces citoyen.nes qui s’organisent et s’expriment dans le débat démocratique.
Pour les élu.es, ces « opposants perpétuels » s’affranchiraient du cadre légal des actions et mobilisations.Il s’agit d’une erreur ou d’un mensonge puisque sur le territoire de Grandlieu, les mobilisations n’ont jamais été interdites par le préfet. Par exemple, l’interdiction de la manifestation à st Colomban le 17 avril contre l’extension des sablières était sans fondement car il n’y avait aucun risque objectif de trouble à l’ordre public ; même la préfecture n’avait pas émis d’avis contraire à cette manifestation. Ces mobilisations et actions citoyennes, toutes pacifiques, sont bien un droit constitutionnel.
Les Elu.e.s locaux sont effectivement garants du fonctionnement démocratique de l’action publique au sein de leur territoire. Mais le ton employé contre les oppositions (l’insulte envers les organisations ou même les individus, la communication mensongère sur les intentions des opposants, le recours à la peur pour convaincre les populations…) n’est pas digne de cette responsabilité.
Les élu.e.s ont le devoir d’unir les populations autours des valeurs républicaines. Cette motion au contraire, cherche à dresser les uns contre les autres et éviter les débats.Les élu.e.s se disent légitimes pour mener les politiques pour lesquelles ils/elles ont été élu.e.s. Pourtant l’implantation d’Amazon, l’extension des sablière, la généralisation du maraîchage industriel (ou encore, hors du territoire, l’implantation d’un méthaniseur xxl. ) n’apparaissaient pas dans les professions de foi lors des élections de mars 2020. Autant de projets bien loin de l’intérêt général, qui ne s’appuient donc sur aucune légitimité des urnes.Les concertations citoyennes mentionnées sont des dispositifs qu’appellent de leur vœux les opposants. Elles doivent cependant être accompagnées d’un véritable débat démocratique. On connaît trop les résultats de référendum sans débat ni éléments objectifs suffisants pour se forger un avis éclairé.
La CGT ne peut que souscrire au fait que les élu.e.s , comme tous les autres citoyens, ne puissent être pris à partie de façon individuelle et/ou physique. C’est intolérable et constitue une dérive autoritaire et fascisante.
La CGT ne saurait pourtant tolérer que des élu.e.s usent, et abusent, de leurs prérogatives pour museler les contestations menées dans un cadre collectif revendicatif, quelles qu’elles soient.
La CGT appelle les élu.e.s à respecter l’ensemble du débat démocratique qui ne se résume pas aux seules assemblées constituées par ces mêmes élu.e.s.Parce qu’il est légitime de s’opposer et d’informer la population sur les méfaits d’une économie destructrice d’emplois, néfaste pour l’environnement et pratiquant l’évasion fiscale, la CGTappelle à rejoindre la grande foire contre Amazon à Montbert le 29 mai.Nantes le 24 mai