La crise de la covid a souligné le rôle et la place essentielle de notre système de sanitaire et social. Elle a aussi démontré que nous avions, après le confinement, une énorme soif d’expériences émotionnelles ou intellectuelles. Besoin de nous divertir, d’imaginer l’avenir plaçant la culture comme élément vital d’une société dynamique qui contribue, de bien des manières, à la santé des populations.
L’initiative, originale, mêlait concerts, avec notamment HK et les saltimbanks et prises de paroles d’infirmières, aides-soignantes, agents de services des éducateurs, aides à domicile, musiciens, professionnels du spectacle, privés d’emploi ou de simples citoyens. Ils ont exprimé leurs détresses et leurs colères, l’exigence de la réouverture des négociations du « Ségur de la Santé », un meilleur service public pour les uns et le retrait de la réforme de l’assurance-chômage pour les autres…
L’ambiance festive et conviviale n’a cependant pas masqué les colères.
Beaucoup ont dénoncé l’opération de communication autour du « Ségur de la Santé » visant à faire croire à une prise en compte de la situation des personnels de ces secteurs. Dans la réalité, si dans les hôpitaux publics une grande partie des professionnels a touché une revalorisation de 183 € (qui étaient loin de la revendication initiale de 300€ pour tous), beaucoup ont été oubliés dans le public, mais aussi et surtout dans tout le secteur social et médico-social public, associatif ou privé, grands absents du protocole.
Dans le public, les négociations sur les déroulements de carrière vont exclure un professionnel sur 2 (administratif, ouvrier, ambulancier, sage-femme, radios, laboratoires…). Dans le privé, pas de revalorisation de salaire et pas de négociation sur les carrières, des revalorisations indiciaires inexistantes et l’inexorable érosion du pouvoir d’achat du fait du gel du point d’indice dans les conventions collectives. Et, pour tous, au-delà des aspects de reconnaissance et de salaires, c’est aussi la dénonciation d’une logique comptable qui s’est même accentuée.
Côtés musiciens et professionnels du spectacle, la colère est aussi palpable malgré la communication gouvernementale autour de la réouverture des salles de spectacle et de cinéma.
La grande majorité des intermittents ont pas ou peu de perspectives de travail. Même s’il y a la prolongation des droits à l’assurance-chômage pour une durée de 4 mois, la réforme, programmée cet été, va baisser les droits de l’ensemble des artistes et techniciens et les plonger, comme des milliers de privés d’emploi vers plus de précarité. C’est pourquoi ils continuent d’exiger l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage et un véritable plan de soutien à l’emploi.