Depuis les années quatre-vingt-dix, la France investit 2,2 % de son PIB dans la recherche, alors que la plupart des grandes puissances économiques sont au-dessus de 3 %.
À titre d’exemple, la dotation d’argent public pour la recherche biomédicale a baissé de 28 % en dix ans, alors qu’elle a augmenté de 11 % en Allemagne et de 16 % au Royaume-Uni.
Les moyens de la recherche se sont taris, inhibant ses principes de base : créativité, curiosité, risque d’échec. Aujourd’hui, de nombreux contrats de recherche sont à durée déterminée et maintiennent les chercheurs dans la précarité.
Lorsque la recherche parvient malgré tout à innover, des start-up s’emparent de ses résultats. Mues par des objectifs de rentabilité rapide, ces entreprises éphémères n’ont aucun souci de santé publique.
Dans le cas des vaccins, bien que les recherches aient été financées quasi exclusivement par les États, les brevets restent la propriété exclusive des laboratoires.
La recherche privée ne se porte guère mieux, malgré son financement par le crédit d’impôt recherche. Alors que l’industrie pharmaceutique a bénéficié d’une grande partie des 6 milliards et demi d’euros de CIR, ses effectifs de chercheurs ont été divisés par deux, passant en dix ans de 24 000 à 13 000.
Depuis l’entrée en bourse des laboratoires, le montant des dividendes prime sur l’investissement dans la recherche, l’outil de production et les effectifs.
En trente ans, le nombre des entreprises installées en France a diminué de moitié, nous exposant au risque de pénurie.
La CGT porte le projet d’un Pôle de santé public, qui organiserait l’offre de soins en fonction des besoins. Sous tutelle du ministère de la Santé, ce Pôle de santé public serait organisé par la Sécurité sociale, instance démocratique où sont représentés les travailleurs. Un secteur « développement » permettrait de passer de la recherche à la production dans le respect des travailleurs et des besoins des citoyens.