Aujourd’hui, les prix du gaz validés par la Commission de régulation de l’énergie varient en fonction de la demande mondiale. Récemment, le gaz naturel liquéfié n’arrivait plus en France parce que les fournisseurs mondialisés du secteur avaient fait le choix de vendre leur gaz 10 fois plus cher en Chine.
En France, depuis la privatisation de Gaz de France en 2004, le tarif du gaz a augmenté de 75,7 %, sans compter l’inflation (21 %).
L’ouverture du marché du gaz, comme celui de l’électricité, avait été faite au nom de la baisse des coûts : l’arrivée de la concurrence allait faire baisser les tarifs pour les usagers ! La réalité est tout autre : alors que le prix de la molécule de gaz a été divisé par trois depuis 2004, il est aujourd’hui facturé presque deux fois plus cher aux usagers.
Que s’est-il passé entre-temps ?
En 2004, le service public Gaz de France a été transformé en société anonyme détenue majoritairement par l’État.
En 2008, Gaz de France et Suez ont fusionné pour former un groupe dans lequel l’État était désormais minoritaire.
En 2015, ce groupe a changé de nom pour devenir Engie.
Depuis 2004 et l’arrivée d’actionnaires, les dividendes qui leur sont versés n’ont fait qu’augmenter.
Aujourd’hui, ce sont 95 % des bénéfices qui sont versés en dividendes !
Soit 20 milliards qui passent de la poche des usagers à celle des actionnaires, en quinze ans. Et cela même alors que ce sont les usagers qui ont depuis 1946 financé le développement du gaz et tous les équipements gaziers.
Ces nouvelles hausses vont rendre les fins de mois encore plus difficiles pour les plus précaires, alors que 53 % des foyers restreignent déjà leurs consommations d’énergie pour limiter leur facture énergétique, selon l’Observatoire national de la précarité énergétique.
Afin de lutter contre la déréglementation des énergies et prendre le bon virage pour enrayer le réchauffement climatique, la FNME-CGT propose son propre programme progressiste de l’énergie. Il passe notamment par la création d’un Pôle public de l’énergie.
« Nous prônons l’utilisation de la meilleure énergie électrique ou gazière, au meilleur coût, non interruptible et la plus verte possible, sans opposition entre elles » résume Frédéric Ben, responsable du secteur gaz FNME.
La puissance publique doit conserver un savoir-faire propre et une capacité d’action effective.
Concernant le secteur du gaz, la FNME appelle au développement du biogaz, produit dans des installations pérennes alors que la durée de vie d’une éolienne est seulement de quinze ans.
La production de biogaz générerait des emplois en France, et permettrait de faire perdurer des PME et PMI de chauffagistes, mis actuellement en difficulté par la nouvelle réglementation environnementale 2020.