Une réunion avec la ministre du travail Élisabeth Borne s’est tenue début février, suite aux annonces de Jean Castex concernant la gestion de l’épidémie.
Il a été notamment question des règles relatives au télétravail, dont le respect paraît central dans la lutte contre le Covid-19.
À l’heure actuelle, 36 % des salariés travaillent en présentiel.
Les organisations syndicales CFDT, CGC, FO, CFTC ont déploré que, malgré l’accord national interprofessionnel, « les employeurs ne jouent pas le jeu de la concertation et du dialogue social ».
Des employeurs refusent sa mise en place ou n’en permettent pas des conditions optimales. Ceci contribue à ce que le nombre de salariés en télétravail régresse. Pour renforcer le caractère effectif du télétravail, la ministre a annoncé un durcissement du contrôle des entreprises par l’inspection du travail (accompagnent dans un premier temps et sanctions au besoin).
Notre organisation a tenu à rappeler que l’accord national interprofessionnel sur le télétravail du 26 novembre n’est ni propice à encourager le télétravail, ni un frein à son érosion dans la période, et ce malgré la « prise en compte » des circonstances exceptionnelles.
Il convient désormais d’éviter que le télétravail conduise à un travail dégradé.
Pour ce faire, plutôt que de demander aux organisations de porter la « bonne parole » gouvernementale, l’État devrait être plus directif en poussant à ce que les entreprises et les branches concluent des accords assurant :
- la santé des salariés en télétravail ;
- l’effectivité du droit à la déconnexion ;
- la fourniture des équipements ;
- la prise en charge des frais professionnels ;
- ainsi que les conditions de bon exercice du droit syndical et des IRP (instances représentatives du personnel).
Pour rendre effectif le télétravail, il est nécessaire d’aller au-delà des métiers éligibles pour identifier quelles activités peuvent être télétravaillées pour chacun des métiers.
Pour lutter contre l’intensification du travail, qu’il soit induit par le télétravail ou le couvre-feu, notre organisation propose de mettre en place sa proposition de réduction du temps de travail à 32 heures qui serait ainsi testée grandeur nature.
Alors que les vacances scolaires se profilent, notre organisation a aussi alerté sur la question spécifique des femmes, sur qui repose particulièrement le travail domestique. Le premier confinement au printemps dernier avait conduit à cumuler pour ces salariées le travail à domicile et la garde d’enfants.