Ce 21 janvier : une piqûre de rappel à destination du gouvernement
Ce 21 janvier devrait être, pour le ministre de la Santé et le gouvernement, une bonne piqûre de rappel administrée par les professionnels de la santé, de l’action sociale et du médico-social qui sont à nouveau appelés à la grève, à des manifestations et des mobilisations dans les établissements.
Au-delà des augmentations de salaires encore insuffisantes du Ségur de la Santé – dont beaucoup n’ont pas bénéficié – ces professions se mobilisent pour leurs conditions de travail, leurs effectifs, contre les fermetures de lits et de services.
Dans le contexte des restrictions de rassemblements et manifestations dues à l’état d’urgence sanitaire, cette journée devrait être marquée par un rassemblement de 10 h 00 à 15 h 00, place Pierre-Laroque, devant le ministère des Solidarités et de la Santé à Paris.
De nombreuses délégations venues de tout le pays y sont attendues. En régions, des rassemblements, des assemblées générales, des conférences de presse et délégations auront lieu dans les établissements.
Des personnels épuisés et en colère
Les organisations signataires de l’appel à cette journée « dénoncent la dégradation des conditions de travail des personnels ainsi que les difficultés d’accueil et de prise en charge dans la dignité pour l’ensemble de la population ».
« Épuisés et en colère » les soignants et les professionnels du social ou de la prise en charge des personnes âgées, des handicapés dénoncent la surcharge de travail, l’impossibilité de faire valoir leurs droits à la formation, leur temps de repos et de congé. Lors d’une visioconférence de presse, le 18 janvier, les syndicats CGT Santé et action sociale, CFE-CGC et Sud, ainsi que les associations, coordinations et collectifs ont tiré la sonnette d’alarme face aux nombreuses fuites et démissions ces derniers mois parmi des professions de moins en moins attirantes.
Des conditions de travail qui se sont dégradées
Dans leur appel commun, ces organisations dénoncent les dénégations du gouvernement pour qui le système de santé « tient bon » alors que, dans le même temps, il fait voter un projet de loi de finances de la Sécurité sociale qui prévoit encore cette année des millions d’euros d’économies à réaliser dans les établissements déjà asphyxiés, sous dotés.
Et l’objectif national des dépenses d’assurance maladie est toujours à un niveau insuffisant pour financer les besoins réels de la population. L’exécutif, en dépit de ses promesses, ne tire toujours pas les leçons de la pandémie qui a révélé les impasses et les faiblesses du système de santé et le manque de reconnaissance des professionnels.
Alors, les questions sociales qu’on ne règle pas finissent par revenir en boomerang. Il en va ainsi du Ségur de la santé parce que les personnels qui se sentent, à raison, oubliés (et surtout « oubliées » au féminin pluriel) vont à nouveau se mobiliser.