En pleine crise sanitaire et alors que la France est confrontée à des pénuries de vaccins, Sanofi a annoncé vouloir supprimer 1 700 emplois en Europe, dont 1 000 en France.
Pourtant, l’entreprise va bénéficier pleinement du plan de relance français, sans compter les divers crédits d’impôts qui, en dix ans, représentent plus de 1,3 milliard d’euros du géant pharmaceutique.
Sanofi a notamment touché le crédit d’impôt recherche (CIR), sans contrepartie.
Ce crédit vise à soutenir et encourager les efforts de recherche des entreprises (130 millions d’euros par an environ). Malgré l’argent public engrangé par Sanofi, l’entreprise continue à détruire des emplois dans la recherche.
En 2021, un nouveau plan d’économies va frapper la recherche, avec la suppression de 400 postes, et entraîner de nouvelles fermetures de centres de recherche tandis qu’un nouveau plan de désindustrialisation se traduira par des fermetures d’usines françaises et européennes.
L’échec du vaccin de Sanofi durant les essais cliniques sonne comme le revers d’une stratégie destructrice d’emplois et de savoir-faire.
Plus de dix années de stratégies dictées par les plans d’économies au seul profit des résultats financiers mettent en péril les enjeux sanitaires de l’hexagone et de l’Europe. Alors que les pénuries de médicaments se sont multipliées en 2020, Sanofi compte arrêter la production de principes actifs hexagonaux jugés pas assez rentables pour un groupe.
Le géant pharmaceutique entend désormais concentrer ses recherches « sur les médicaments comme les vaccins », au détriment des autres traitements, dont certaines molécules ne sont plus vraiment rentables.
Pourtant Sanofi se porte bien avec un chiffre d’affaires en hausse de 5,7 % au troisième trimestre 2020 (soit 9,48 milliards d’euros), et un résultat net qui croît de 9,4 %.
L’an dernier, Sanofi a versé 4 milliards de dividendes à ses actionnaires, une prouesse qui fait de Sanofi l’une des neuf sociétés du CAC 40 à avoir maintenu ou augmenté son dividende en pleine crise sanitaire.
Aucune voix, ou si peu, ne s’élève en France et en Europe contre ce nouveau plan de désindustrialisation.