LETTRE DE BLANQUER AUX PLP : ENTRE SATISFECIT ET AVEUGLEMENT

LETTRE DE BLANQUER AUX PLP : ENTRE SATISFECIT ET AVEUGLEMENT

Jean-Michel Blanquer vient d’adresser une lettre à l’ensemble des PLP. Il commence par les remercier pour leur dévouement et finit par laisser entrevoir pour les plus méritants, des reconnaissances qu’il renvoie aux propositions issues du Grenelle. Sinon, tout va pour le mieux dans le meilleur des lycées professionnels possibles, grâce à la « réussite » que constitue sa transformation de la voie professionnelle. Ce n’est pas ce que disent nos collègues PLP !  Entre satisfecit et aveuglement, la prose du ministre témoigne de sa méconnaissance totale de la réalité quotidienne que vivent les lycées professionnels depuis mars 2020.

La désorganisation pédagogique liée à la crise sanitaire laissait espérer des aménagements pour la session 2021 des examens.  Or, malgré les difficultés rencontrées pour réaliser les PFMP, le ministre considère que l’objectif prioritaire reste d’en atteindre les durées maximales, même si les seuils minimums déjà contenus dans les référentiels seront appliqués. Cet objectif, qui confère à l’entreprise un rôle prépondérant dans la formation au détriment du temps scolaire, va désorganiser encore plus les établissements. Il ne propose aucune adaptation des épreuves d’examen. Pourtant, des allégements de programme ou des aménagements dans l’organisation ou le contenu des épreuves sont indispensables. Alors que sa réforme s’en charge déjà, le ministre prétend cyniquement que cela dévaloriserait les diplômes.

En terminale Bac pro, reconnaissant implicitement un essoufflement, au bout de trois ans, de la co-intervention, le ministre l’ouvre à l‘ensemble des enseignements généraux. Ces heures de co-intervention pourront aussi abonder les modules « insertion professionnelle » et « poursuite d’études » ainsi que la création d’ateliers, notamment de philosophie. La CGT Éduc’action est favorable à l’enseignement de la philosophie en lycée professionnel mais pas dans ces conditions dégradées : qui fera ces heures, sur quelle quotité, avec quelle formation ? L’empilement de ces dispositifs ne laissera à l’enseignement disciplinaire qu’une poignée d’heures. La concurrence entre les matières en sera exacerbée, le métier de plus en plus dénaturé !

Derrière le slogan d’une voie professionnelle « d’excellence et d’avenir » Jean-Michel Blanquer poursuit, avec entêtement et mépris, le démantèlement de l’enseignement professionnel sous statut scolaire caractérisé par l’appauvrissement des contenus de formation et le développement de l’apprentissage. Complétement déconnecté de la réalité du terrain, il voit dans le chef-d’œuvre « l’expression même de cette excellence ». La première session en CAP risque d’être catastrophique pour les élèves qui n’ont pas pu être préparé·es dans des conditions satisfaisantes.  Plus globalement, la CGT Éduc’action demande l’abandon de ce dispositif.

La CGT Éduc’action rappelle son attachement à un enseignement professionnel qui permette à chaque jeune de s’émanciper tout en préparant un diplôme national reconnaissant une qualification professionnelle.

La CGT Éduc’action exige le retrait de cette réforme qui aboutira à la déstructuration complète de l’enseignement professionnel sous statut scolaire et à la perte de sens de nos métiers.

 

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