Larges mobilisations contre le projet Hercule
Les travailleur.ses du secteur de l’énergie se sont largement mobilisées les 26 novembre et 10 décembre contre le projet de réorganisation du groupe, dit « Hercule », qui pourrait aboutir à le diviser en trois entités :
- une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires,
- une autre (vert) cotée en Bourse pour la distribution d’électricité et les énergies renouvelables et une troisième (azur) en charge des barrages hydroélectriques dont les concessions seraient remises en concurrence selon la volonté de Bruxelles.
L’ouverture du capital d’EDF « Vert », qui concentre les activités les plus rentables, conduira à une privatisation des profits et à une nationalisation des pertes.
“Cette réforme ne sert à rien sinon à remplir les poches des financiers”, dénonce Thierry Raymond, délégué syndical central de la CGT EDF. “Isoler ainsi dans une filiale, le nucléaire deviendrait un mouroir. Les salariés ne pourraient pas être reclassés”, continue Thierry Raymond, délégué syndical central de la CGT EDF.
Les emplois du secteur sont fortement menacés
Avec la filialisation, les fermetures de site et l’ouverture du capital prévus par ce projet Hercule, les emplois du secteur sont fortement menacés.
Mi-novembre, les fédérations syndicales ont interpellé par écrit, députés et sénateurs afin de les alerter sur les risques que ce projet de désintégration d’EDF fait peser sur ses missions d’opérateur public, celles d’un service public permettant l’accès à l’électricité.
L’électricité est un bien essentiel, qui devrait être vendu comme tel, c’est-à-dire avec un taux de TVA à 5,5%, ce qui permettrait de sortir les millions de personnes (6,8 millions en 2020 selon les chiffres de l’Observatoire national de la précarité énergétique) touchés par la précarité énergétique.
“Il faut remettre en place un système d’Epic (établissement public à caractère industriel et commercial) et redonner la main aux travailleur.ses, aux citoyen.nes et aux élu.es”, expose Thierry Raymond.