Le groupe Engie se retrouve menacé de démantèlement
Le conseil d’administration d’Engie a accepté le 5 octobre l’offre de Veolia pour le rachat de ses parts (29,9 %) dans Suez. De fait, le conseil d’administration entend scinder le groupe en deux entités, « New Engie » et « New Solutions » autour des services (Cofely, Ineo et Axima).
La partie « Solutions » représente plus de 70 000 salariés. Selon la direction générale du groupe, elle sera soit cédée, soit introduite en Bourse. Afin de la vendre au mieux, la réorganisation et la restructuration de certaines entités ont été engagées, ce qui devrait engendrer une inévitable casse sociale avec de possibles suppressions d’emplois en France.
Ainsi scindée, Engie deviendrait une proie facile, dont le futur pourrait être la fusion avec un autre énergéticien. La menace pèse aussi sur les missions de service public du fournisseur d’énergie, qui risquent bien d’être réduites à peau de chagrin.
Cette nouvelle stratégie équivaut à un virage à 180 degrés, dont le groupe est coutumier depuis la fusion entre GDF et Suez en 2008
- après l’ère du charbon avec l’achat d’International Power en 2010,
- après l’ère des ENR et de la décarbonation à partir de 2015 (décarbonation toute relative car les actifs n’ont pas été convertis ou fermés mais vendus et continuent à fonctionner),
- après la mise au second plan des infrastructures gazières pour se concentrer sur le service,
le groupe a décidé en mai dernier d’un recentrage vers le gaz et les ENR.
La CGT avait alors alerté sur les velléités de la direction de supprimer plus de 15 000 postes dans le monde, dont 9 000 en France au sein des Solutions, et de préparer une deuxième vague avec un possible démantèlement du groupe.
La prédiction se concrétise
Notre organisation avait voté contre la vente à Véolia de la participation d’Engie dans Suez, mais n’avait pas été suivie par les trois autres administrateurs salariés qui, en « votant contre », auraient pu faire échouer la vente de Suez à Véolia et donc empêcher les prémices d’un démantèlement du groupe Engie et ses conséquences sociales, industrielles et humaines sans précédent.
Pour lutter contre ce bradage industriel et défendre les emplois et les missions de service public du groupe Engie, les fédérations CGT de l’énergie, des transports, de la construction, des métaux et des services publics appellent à la grève mardi 3 novembre.