Épisode 1 : La Vendée, l’ICES et l’ICAM. Des subventions publiques comme s’il en pleuvait ! Miracle !
Le denier des impôts donné pour le bon plaisir d’une classe sociale et politique, et d’intérêts particuliers
Il était une fois un institut privé catholique (ICES) mené sur les fonts baptismaux par le bon vicomte De Villiers… Et abreuvé de subsides payés par nos impôts. Pour que cet Institut Catholique naisse, croisse, concurrence l’enseignement public, le contribuable lambda (nous, vous, eux, ils) subventionne les intérêts privés d’une classe sociale privilégiée, qui dans son séparatisme, refuse l’enseignement public dispensé (et oui, le séparatisme n’est pas que d’un seul côté !). Ce sont nos braves élu.es de la République, de Vendée et d’ailleurs, qui participent à cette oblation de nos impôts… Des élu.es dans le fil d’une Vendée qui serait catholique avant que d’être républicaine.
Pour le maire de La Roche/Yon, charité bien ordonnée commence par donner de plus en plus d’argent à l’ICES… Doux Jésus !
Commençons, à tout seigneur tout honneur, par l’Agglomération de La Roche/Yon, qui a eu à cœur d’augmenter sa subvention pour l’année 2020 (elle était de 108 000 euros l’année dernière) … Monsieur Bouard n’est pas pingre avec l’argent des contribuables, pour abonder les ressources d’un institut dont certains étudiants s’illustrent parfois par une homophobie manifeste. Voici 139 000 euros dilapidés cette année ! Alléluia !
Plus près de toi, mon Dieu ! Un conseil départemental aux petits oignons pour l’institut catholique !
Passons maintenant au Conseil Départemental de Vendée, qui n’est pas en reste pour jouer les pères Noël de l’enseignement privé : d’abord, 2 170 000,00 euros pour le fonctionnement de l’ICES, en 2020. Mais encore, une subvention de 31 752,00 euros pour l’association l’Aubépine adossée à cet institut. Il faut y ajouter une aide à l’extension de cette institution catholique de 1 500 000,00 euros sur la période 2018-20. Comme le Conseil Départemental est généreux, il offre aussi gratuitement la jouissance des locaux à cette institut qui n’est pas une université…
Pour ce qui est de l’ICAM (institut catholique des arts et métiers de Vendée), une « petite » obole de 100 000 euros est dispensée en 2020, par le Conseil Départemental (Que voilà un don misérable !).
La Région des Pays-de-la-Loire est bien bon avec l’enseignement privé…
Mais ce n’est pas assez, le Conseil Régional gâte lui aussi l’institut : 5 604 632,66 euros ont été alloués en 2018 (cf. comptes administratifs publiés), sans doute pour la fameuse extension des locaux de l’ICES ? Dommage que nous ne puissions avoir accès aux comptes 2019, voire de 2020 ! Cette gabegie de l’argent public se poursuit-elle ?
L’enseignement supérieur public « au pain sec et à l’eau » !
Pendant que l’Agglomération, le Conseil Départemental, la Région, distribuent les subventions au privé avec une louable émulation chrétienne, l’enseignement laïque dépérit à La Roche, sans moyens suffisants. Mise au pain sec et à l’eau par l’État (les gouvernements successifs depuis 30 ans, n’ont eu de cesse de restreindre les dotations allouées aux universités), l’université de Nantes peine à doter convenablement le campus de la Courtaisière. Locaux trop étroits, personnels réduits, projets pédagogiques insuffisamment dotés, le pôle universitaire yonnais souffre. Faites l’addition des sommes versées à l’ICES : cet argent public donné à un enseignement privé, n’est-ce pas indécent ? Ne serait-il pas plus « charitable » de le verser là où il sert à toutes et tous, et non pas à une coterie sociale et politique ?
Alors, oui, l’agglomération de La Roche, la Conseil Départemental, La Région, subventionnent un peu le campus de la Courtaisière (pôle universitaire public), mais ce n’est pas à la hauteur des besoins, ce n’est pas à la hauteur de ce qu’offre ce campus au territoire : une vie étudiante dynamique, un lieu culturel et de recherche, un vivier pour les entreprises vendéennes ! L’université, c’est l’école de toutes et tous, sans distinction de classes sociales, ce n’est pas l’ICES ! Ils veulent leur école particulière ? Pas de problème, qu’ils se la payent sur leurs propres deniers.
Pour complément d’information : le récapitulatif chiffré des subventions privé/public sont accessibles dans le fichier ci-dessous.
La laïcité, ce n’est pas uniquement un mot à la mode pour s’opposer au danger bien réel des extrémistes religieux, c’est la séparation de l’Église (des religions) et de L’État : au nom de quoi des collectivités locales
(Émanation de la République laïque) aident-elles des formations privées catholiques ?
La CGT FERC SUP de l’Université de Nantes appelle toutes les forces syndicales de l’Enseignement Public, à reprendre et amplifier le combat pour la laïcité, à exiger des comptes sur les sommes publiques allouées au privé, dans le primaire, dans le secondaire, dans l’enseignement supérieur. Nous sommes à la disposition des associations et des forces politiques laïques, pour porter le beau combat de l’enseignement public.