Plusieurs milliers de manifestant·e·s ont marché samedi 17 octobre à Paris aux côtés des sans-papiers, pour réclamer leur régularisation, la fermeture des CRA et un logement pour toutes et tous, à l’appel de 20 collectifs de sans-papiers, de la Marche des solidarités, des États généraux des migrations et de plus de 230 organisations dont la CGT. La manifestation devait initialement se rendre à l’Élysée, mais la préfecture a interdit l’itinéraire.
Souvent précaires et exploité·e·s par des patrons qui profitent de leur situation administrative, les travailleur·se·s sans papier se sont retrouvé·e·s en première ligne de la crise sanitaire. Elles et ils font partie intégrante de ce salariat qui a permis la continuité des activités indispensables pendant le confinement : le ramassage et le tri des déchets, la sécurité, la manutention, la mise en rayon dans les supermarchés, le nettoyage, l’aide à la personne, l’agriculture.
Elles et ils n’ont accès ni à l’assurance chômage ni aux aides sociales
Elles et ils sont aussi les premier·ère·s exposé·e·s en cas de crise économique puisqu’elles et ils n’ont accès ni à l’assurance chômage ni aux aides sociales. « Moi je travaille de temps en temps dans les restaurants, le bâtiment, le nettoyage, sous alias [avec les papiers de quelqu’un d’autre]. Mais on est vraiment fatigué·e·s, parce que même pendant le confinement, qui a travaillé ? C’est nous. Et en plus, on est mal payé·e·s », a témoigné un manifestant auprès de l’AFP.
Les étudiant·e·s sans papiers cumulent les difficultés : pas d’accès aux bourses, un parcours du combattant administratif pour être régularisé·e – alors que toute inscription est censée garantir l’obtention d’un titre de séjour.
La CGT revendique leur régularisation immédiate : les travailleurs et les travailleuses sans papiers sont nos collègues, nos voisin·e·s, nos ami·e·s, parfois nos camarades de classe, et participent comme tou·te·s les habitant·e·s à la richesse économique, sociale et culturelle dans nos quartiers, nos villes et nos campagnes.