Pas les « bons profils », « pas intéressés », « difficultés » d’embaucher des jeunes… La direction de la SNCF n’est pas à court d’arguments pour différer des embauches pourtant budgétisées. Ces économies se font sur le dos des salariés et surtout dégradent directement le service rendu aux usagers.
Dans le cadre de la bataille de la CGT pour l’emploi, les syndicats ont donc décidé de prendre aux mots la direction. Le 16 octobre dernier, après avoir réussi à débloquer les autorisations de recrutement sur la région SNCF Paris nord, ils ont décidé d’organiser des bureaux d’embauche.
Un bureau d’embauche à visage humain
Informés via les distributions de tracts dans les gares, les réseaux sociaux ou simplement par le bouche-à-oreille, plus d’une centaine de candidats se sont succédés dans les trois bureaux d’embauche de la CGT à Paris et en Seine-Saint-Denis.
Le cadre, plutôt inhabituel, n’impressionne pas les candidats accueillis par les camarades de la CGT. Au contraire, alors que la recherche d’emploi se fait souvent par le biais d’un écran, les candidats apprécient le contact direct avec les militants. Pas professionnels du recrutement, mais en bon connaisseurs de leur entreprise et de leur métier, ces derniers reçoivent consciencieusement les postulants.
Un engagement
Même si l’ambiance de la bourse du travail est plus détendue que les bureaux des DRH, les discussions n’en sont pas moins sérieuses. Les militants orientent, rassurent. Ils pointent parfois le handicap de l’absence d’un permis de conduire. Ils rappellent à chacun le rythme de travail, notamment pour les postes en 3×8. Ils partagent quelques tuyaux pour valoriser les lettres de motivation. Mais surtout, ils insistent sur l’engagement des cheminots pour assurer la continuité du service public.
Avant de repartir, les cégétistes prennent le temps d’expliquer le traitement de leur candidature qui sera déposée auprès de la direction. « Si d’ici un mois, vous n’avez pas de nouvelles, bonnes ou mauvaises, prévenez nous, nous nous engageons à suivre votre dossier » précisent les syndicalistes.
Multiplier l’expérience
Les recruteurs d’un jour ne font pas de promesses, mais espèrent bien voir aboutir certaines candidatures. Ce travail a déjà payé par le passé. Loin des clichés, en prenant la direction à son propre jeu, la CGT fait ainsi la démonstration qu’embaucher, c’est possible !
Au-delà de la SNCF, l’enjeu est maintenant de recenser dans les entreprises et les services publics les besoins de création de postes pour multiplier ces initiatives sur l’ensemble du territoire et construire un véritable plan de relance pour le bien commun.