Le 30 juin 2020, la Cour Administrative d’Appel de Nantes rendait ses arrêts concernant 10 agent.e.s du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères réclamant au MEAE la réparation de leur préjudice d’anxiété amiante au titre de leur présence dans le Tripode entre 1972 et 1993.
Ces arrêts du 30 juin :
- – reconnaissent la faute de l’État concernant la protection des agent.e.s contre les flocages d’amiante présents massivement dans le Tripode et en contact direct avec les personnels de bureau.
- – attribuent une indemnisation allouée -de façon contestable- en fonction de la durée de présence dans le Tripode.
Rappelons que le premier mésothéliome repéré a concerné une agente du MEAE n’ayant travaillé que 6 ans dans cet immeuble et que la relation dose-effet de l’amiante n’est pas effective.
Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères et son ministre, M. Le Drian, ont pris la décision de ne pas faire appel de ces arrêts.
L’Intersyndicale Amiante Tripode salue cette décision courageuse qui reconnaît officiellement la responsabilité de l’État dans la tragédie qui a frappé les agent.e.s du Tripode.
Pour les agent.e.s, dont les études épidémiologiques ont démontré la perte d’espérance de vie (de 2 à 6 ans) et la surmortalité significative vis à vis de leurs collègues, cette reconnaissance par le MEAE et son ministre est extrêmement importante, bien au delà des indemnisations.
Pour les 140 jugements d’agent.e.s Tripode Finances rendus début septembre par le Tribunal Administratif de Nantes, l’Intersyndicale souhaite que le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance s’inspire de cette décision.
Pour mémoire, 1800 agents de l’État issus de l’Insee, du Trésor Public, du Ministère des Affaires Étrangères et du restaurant interadministratif ont été exposés intensément à l’amiante dans l’immeuble Tripode Beaulieu à Nantes entre 1972 et 1993.
A cause de cette présence massive d’amiante, la tour a été évacuée de ses occupants en 1993, désamiantée et détruite en 2005.