Lubrizol : la mobilisation continue contre les risques industriels

Un an après l’incendie de l’usine Lubrizol, classée Seveso 2, 1200 manifestants se sont rassemblés à Rouen samedi 26 septembre. Ils dénoncent un manque de transparence de l’État et un manque de « sanctions » envers les entreprises qui ne sont pas en règle.

Il y a un an, des milliers de mètres carrés de toiture amiantée et 5 253 tonnes de produits chimiques partaient en fumées à Rouen, sur le site de l’usine Lubrizol, classée Seveso 2.

Des mesures qui ne sont pas à la hauteur des enjeux et des risques

« Lubrizol coupable, État complice », « Pollueur payeur, État menteur »… 1 200 personnes ont manifesté samedi 26 septembre à Rouen pour demander des comptes à l’État et à l’entreprise. Les mesures annoncées par le gouvernement ne sont pas à la hauteur des enjeux et des risques. Le ministère de la Transition écologique a annoncé 50 % de contrôle en plus d’ici à 2022, à effectif constant. Rappelons qu’en quinze ans le nombre de contrôle des sites industriels classés a été divisé par deux.

Peu de sanctions, sinon très faibles, ont été appliquées, comme l’illustre le cas de l’usine de Lubrizol, sanctionnée en&nnbsp;2013 d’une amende de 4 000 euros pour une fuite. Organiser des contrôles de qualité nécessite de renforcer considérablement les moyens humains des services de l’État et de les rendre indépendants du pouvoir politique et préfectoral.

rassemblement Lubrizol
Un an après l’incendie de Lubrizol, 1 200 manifestants se sont rassemblés à Rouen samedi 26 septembre.

La CGT a présenté ses revendications

Présente à Rouen aux côtés des manifestants, la CGT a présenté ses revendications, à commencer par le rétablissement des CHSCT, avec des prérogatives renforcées sur les questions environnementales, dans tous les établissements.

La CGT revendique aussi :

  • le renforcement du traitement pénal des infractions et non une procédure de transaction sous contrôle judiciaire comme le prévoit la loi « nouvelle justice pour l’environnement » ;
  • la création d’une infraction de « crime industriel » dans le Code pénal ;
  • l’interdiction de la sous-traitance dans les industries à risque ;
  • l’obligation de supprimer les toitures amiantées, dans les sites industriels à risque ;
  • la présence obligatoire de pompiers professionnels d’entreprise, sur tous les établissements classés.

Enfin, les responsables ou complices des catastrophes industrielles, patrons comme responsables politiques, doivent être recherchés et condamnés, sous peine que tout continue comme avant.

Après l’incendie de Lubrizol, les industriels ont continué à mener les mêmes politiques prédatrices, basées sur la recherche maximum du profit et, par conséquent, la baisse des investissements en termes de sécurité.

L’accident industriel de Lubrizol n’est pas un cas isolé. Ces derniers mois, plusieurs incidents ont eu lieu :

  • un incendie de la plus grande raffinerie de France à Gonfreville l’Orcher en décembre 2019 ;
  • un incendie sur le site Framatome à Rugles en février 2020 ;
  • une explosion à Saipol à Grand-Couronne en mars 2020.

Cette course effrénée au profit conduit à des catastrophes toujours plus violentes et difficiles à maîtriser, comme en témoigne l’explosion d’un entrepôt de nitrate d’ammonium dans le port de Beyrouth qui a soufflé une partie de la capitale libanaise et tué des centaines de personnes.

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