Alors qu’il y a quelques jours, monsieur Lemaire accusait les français de ne pas travailler assez, nous nous permettons de rappeler quelques chiffres et de rappeler notre revendication de réduction du temps de travail.
Pour rappel, les français travaillent 37,3 heures par semaine, la moyenne européenne étant de 37,1 h et leur productivité est supérieure à la moyenne européenne, celle de l’Allemagne et du Royaume-Uni, puisqu’elle est de 114,8 points sur une base 100.
Par ailleurs, la réduction du temps de travail a prouvé son efficacité en termes de créations d’emplois (le passage aux 35h a permis de créer au moins 350 000 emplois nets) pour un coût assez faible :
- Le coût « brut » des exonérations Aubry et Fillon : 12,5 milliards par an,
- Gain de 4 milliards de cotisations supplémentaires et 1,8 milliards d’économies sur l’assurance chômage liés aux créations d’emploi,
- A cela, on ajoute que ces nouveaux travailleurs paient des impôts (IR) et consomment (TVA) pour 3,7 milliards d’€,
- Le coût net annuel du passage aux 35h n’est alors que 3 milliards d’€, soit 0,15 points de PIB !
Plusieurs entreprises ont d’ailleurs décidé récemment de diminuer le temps de travail tout en maintenant les salaires :
- – LDLC à Lyon a décidé de passer à la semaine de 4 jours soit 32 heures, payées 35h
- – Thalès a réorganisé sa production durant le confinement avec deux équipes (une 7h-13h et une 14h-20h) tout en maintenant les salaires. La réussite et l’efficacité de ce mode d’organisation du travail (30h payées 35h) ont conduit les organisations syndicales et l’employeur à proroger la mesure sur plusieurs sites jusqu’à la fin de l’été.
Clairement si la volonté est de s’attaquer à la problématique du chômage dans ce qu’elle a de structurel, en particulier chez les jeunes, il faut sortir des dogmes et trouver des solutions pérennes comme celle-ci.