En plein pic épidémique, la pénurie de masques et les ruptures de médicament de réanimation ont montré, non seulement les impérities du gouvernement, mais aussi l’absurdité d’un système économique au service d’intérêts privés.
La crise a mis en lumière et creusé encore plus profondément les inégalités économiques, sociales et environnementales.
Les belles paroles du début de crise – Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché, avait déclaré le président lors de son allocution du 12 mars -, ont fait long feu. Le gouvernement n’entend pas tirer les leçons des conséquences des politiques d’austérité.
Le monde d’après risque de ressembler au monde d’avant : chantage à l’emploi, destruction des services publics et des conquis sociaux, pression sur les salaires. Pour la CGT, il est urgent et possible de rompre avec ce modèle. Les Français y sont favorables, comme le montre une étude (sondage Viavoice pour Libération, « Coronavirus : quel monde d’après ? », avril 2020) : 69 % jugent nécessaire de ralentir le productivisme et la recherche perpétuelle de rentabilité, 70 % jugent nécessaire de réduire l’influence de la finance et des actionnaires sur la vie des entreprises., tandis qu’ils sont 73 % à être favorables à la mise sous conditions écologiques et sociales des aides publiques versées aux entreprises.
Pour construire ce monde d’après, la CGT développe un certain nombres de propositions et propose d’engager le débat sur leur contenu. Le 4-pages résume ces propositions, qui portent notamment sur le travail, la santé, l’environnement et les industries et services publics.
Concernant le travail, nous revendiquons la semaine à 32h, mais aussi : la revalorisation de l’ensemble des grilles de salaire, l’application de la loi concernant l’égalité homme-femme et la revalorisation des métiers à prédominance féminine – « Le gouvernement doit ratifier la convention n° 189 de l’OIT : « Travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques » -, et l’égalité des droits sur les lieux de travail.
Malgré les multiples alertes de militants de la CGT sur l’état de l’hôpital public, mis à l’os par une succession de politiques austéritaires et libérales, il a fallu attendre une pandémie pour que le gouvernement en prenne la mesure. Cela n’a pas empêcher ce dernier de se payer de mots et de symboles.
Pour sauver l’hôpital public, nous demandons :
- de former et d’embaucher du personnel avec un premier plan de 100 000 recrutements pour l’hôpital ;
- d’annuler la dette des hôpitaux et augmenter immédiatement leur budget de 5 % ;
- de stopper tous les plans de restructuration et de fermetures (au CHU de Nancy 1000 postes sont toujours menacés de suppression) ;
- de supprimer les agences régionales de santé et revenir à des services déconcentrés de l’État à l’échelle des départements et des régions pour organiser une véritable démocratie sanitaire et un renforcement des services publics dans les territoires.
Par ailleurs, nous portons plus que jamais l’exigence d’une Sécurité sociale intégrale, couvrant tous les besoins.
Pendant le pic épidémique, les ruptures de médicament de réanimation ont mis en évidence notre grande dépendance à d’autres pays (Asie, États-Unis…), en grande partie à cause du morcellement des chaînes de production dans la mondialisation.
Un nouveau cadre social, écologique, économique doit être mis en place, qui s’appuie en France et en Europe sur des priorités nouvelles, en constituant de solides pôles publics dans les secteurs stratégiques, énergie, transport, médicament, finances, communication…
Pour se faire, la CGT revendique :
- l’arrêt de tous les processus de privatisation en cours, de délocalisation ou restructuration des entreprises ;
- l’identification des filières et entreprises dont le pays doit avoir la maîtrise et se donner les moyens d’agir sur leurs orientations, au service de l’intérêt général.