La délégation de la FERC avait rencontré Éléonore Bronstein dans son appartement de Tel Aviv en juillet dernier. Elle nous avait parlé de leur ONG, De coloniser, et de leur combat pour faire évoluer le regard des Israélien·nes sur leurs voisins Palestinien·nes, leur histoire et sur la manière dont Israël se comporte en puissance coloniale dans la région. Un combat devenu au fil du temps de plus en plus difficile, de plus en plus dangereux, de plus en plus désespéré. Elle nous avait fait part de leur peur pour son fils, des menaces, des injures…. Ils et elle jettent l’éponge en Israël et partent vivre à Bruxelles.
« On a assisté ces dix dernières années à un rétrécissement des paroles alternatives en Israël, constate Éléonore. On a reçu des menaces de mort. Des portraits de collègues d’autres ONG ont été affichés à de Tel Aviv, avec la mention « Traître », leurs coordonnées et des menaces de mort. Travailler pour les droits humains, c’est considéré comme un acte déloyal à Israël. Si on ne soutient pas le projet sioniste tel qu’il est mené aujourd’hui, on serait déloyal au pays. »
Et il n’y a pas de perspective d’une évolution significative : l’opposition politique aux différents gouvernements conduits par Benjamin Netanyahou ne propose pas de réelle alternative sur ces questions. La paix, même pour les partis de gauche, n’est plus un sujet porteur. L’actuel projet d’annexion de la Cisjordanie occupée ne suscite que peu de débats.
« C’est aussi un aveu d’échec. Ça veut dire qu’on n’arrive pas à trouver notre place en tant que militant·es progressistes, anticolonialistes, dans cette société. »
La politique militariste du gouvernement israélien, qui réécrit l’histoire en utilisant la Shoah pour justifier l’anéantissement palestinien, est terrible et anéantit tout espoir de paix dans cette région. La colonisation et l’apartheid que subit le Peuple palestinien s’accentue sans que le monde ne s’en émeuve. Les décisions de l’ONU n’ont jamais été respectées par Israël.
Le départ des quelques personnes courageuses se battant pour s’opposer à cette direction destructrice ne peut qu’accentuer nos craintes.
La paix doit revenir dans cette région ! La Palestine doit pouvoir vivre librement !
Illustration : la délégation de la FERC CGT derrière Éléonore en juillet 2019