Alors que le comité régional CGT des Pays de la Loire a demandé, sans attendre, dès le 19 mars, au Préfet de région la mise en place d’une cellule de crise sur les conséquences du confinement liées au COVID 19, notre demande est restée lettre morte.
En avril, nous avons de nouveau adressé au Préfet de région une note préparatoire pour l’organisation d’une conférence sociale permettant de discuter des enjeux de court, moyen et long terme, dans une démarche constructive visant à tirer les leçons de la crise sanitaire et de ce qu’elle a fait émergée.
Le comité régional CGT des Pays de la Loire a participé à la réunion d’installation de la conférence sociale du 13 mai dans l’objectif de travailler à une feuille de route partagée et non prédéfinie. Il a fait part de ses attentes :
- faire de la conférence sociale un espace de travail de constats et d’analyses des réalités sociales et économiques ;
- d’identifications des défis sociaux, environnementaux et économiques ;
- une priorisation d’actions avec une nécessaire réorientation des politiques publiques.
Le comité régional CGT a proposé la mise en place de 4 groupes de travail sur la base des préconisations de l’Organisation Internationale du Travail :
- stimuler l’économie et l’emploi ;
- soutenir les entreprises, les emplois et les revenus ;
- protéger les salarié-es sur leur lieu de travail ;
- s’appuyer sur le dialogue social pour trouver des solutions.
Aucune de nos propositions n’a retenu l’attention des participants. Et pour cause, le Préfet de région et la Présidente du Conseil régional ont préféré s’appuyer sur la plate-forme proposée par 8 organisations patronales et syndicales. Ils estiment que c’est celle-ci qui doit servir de fil conducteur à la conférence sociale. La CGT a refusé de participer à ce groupe de travail, dont l’objectif était d’entériner une pseudo union sacrée organisations syndicales/organisations patronales.
Si le comité régional partage les 3 priorités affichées par la conférence sociale (accompagner les plans de reprise et organiser le travail dans les conditions de sécurité, impacts sur l’emploi, conséquences sociales de la crise), il considère que des instances régionales comme le Comité Régional d’Orientation des Conditions de Travail, le Comité Régional de l’Emploi de la Formation et l’Orientation Professionnelle ou autres sont les lieux pertinents pour les travailler. Cela vaut aussi pour les 15 groupes de travail mis en place dans le cadre de la stratégie de luttes contre le plan pauvreté.
La CGT est très interrogative sur les finalités de cette conférence sociale, où ne seront évoquées, ni les circonstances de la crise sanitaire et économique, ni les responsabilités des politiques mises en œuvres tout au long de ces dernières années, ni les propositions alternatives que nous portons (32H00, sécurité sociale professionnelle, contrôle des aides publiques aux entreprises, développement industriel et des services publics, réforme de la fiscalité, enjeux environnementaux, démocratie sociale…).
En conséquence, la CGT refuse ce simulacre de dialogue social, elle ne participera donc plus aux travaux futurs de la conférence sociale.
Cependant, la CGT continuera à intervenir et à porter ses revendications des salarié-e-s et retraité-e-s et privé-e-s d’emploi dans toutes les instances et les espaces régionaux du dialogue social, en créant les conditions de leurs interventions.
La CGT ne veut pas servir de caution à cette conférence sociale en accréditant l’idée que leurs décisions ou axes de travail répondent aux problématiques posées par cette situation sanitaire inédite, mais lourde de conséquences à la fois sociétale, sociale, environnementale et économique. Ces bouleversements incitent la CGT à réfléchir sur ce que peut être le monde d’après.
Sur toutes ces questions, la CGT y répond avec 18 associations et syndicats avec la pétition nationale « Plus jamais ça, construisons ensemble le jour d’après », en plus de sa plateforme revendicative pour qu’aujourd’hui et demain ne ressemblent en rien à hier !