Comment Emmanuel Macron a-t-il pu sortir de son chapeau ce chiffre de « 500 milliards d’euros » ?
La ruse consiste à mettre sur le même plan des prêts garantis, des reports de cotisations et de la dépense directe. Il additionne ainsi :
- le dispositif d’activité partielle (31 milliards €),
- le fonds de solidarité pour les petites entreprises (8 milliards €),
- les prêts garantis par l’État aux entreprises (315 milliards €),
- les avances (remboursables) aux collectivités territoriales (4,5 milliards €),
- les reports ou exonérations de contributions fiscales et sociales (77 milliards €),
- et enfin, les dépenses sectorielles (10 milliards €).
Or, les prêts, s’ils peuvent avoir leur utilité pour assurer la liquidité des entreprises, ne relèvent pas de dépenses budgétaires. Les dépenses réelles des projets de loi de finance rectificatif sont loin du « plan de relance massif de 500 milliards d’euros » vantés par le Président.
Elles concernent essentiellement :
- l’activité partielle (31 mds €),
- le fonds de solidarité (8 mds €),
- les aides sectorielles (10 mds €),
- les aides aux collectivités (4,5 mds €).
soit un total de 50 milliards d’euros. Pour la CGT, ce montant n’est pas à hauteur des enjeux industriels et environnementaux.
Le gouvernement a utilisé les mêmes ficelles pour gonfler le chiffre des aides sectorielles : il annonçait 45 milliards d’euros (18 pour le tourisme, 15 pour l’aéronautique et 8 pour l’automobile). Là encore, ces plans du projet de loi de finance rectificative correspondent avant tout à une hausse des dépenses d’activité partielle, à des exonérations de cotisations compensées par l’État, et des prêts garantis par l’État.
Que reste-t-il en lignes budgétaires réellement nouvelles une fois que l’on retranche les dépenses ci-dessus ? 800 millions de crédits budgétaires pour la filière automobile et 500 millions pour l’aéronautique. On est loin, très loin des chiffres clinquants du gouvernement.