Projet du futur CHU de Nantes, la CGT répond à l’ARS

Pour faire suite aux articles de presse parus la semaine dernière dans Ouest France et Presse Océan qui concernaient le nouvel Hôpital « Ile de Nantes » en lien avec notre lettre ouverte adressée au Directeur de l’ARS le 20 avril 2020, nous tenons à réagir.

La crise sanitaire que nous traversons aurait fait prendre conscience à Madame Johanna ROLLAND, Maire de Nantes et Présidente du conseil de surveillance du CHU de NANTES que le projet « Ile de NANTES » était sous dimensionné puisqu’elle déclare qu’il va falloir « revisiter certains aspects, à l’évidence le nombre de lits ».

Madame la présidente du conseil de surveillance serait-elle atteinte d’amnésie ? La crise a bon dos !!!

Régulièrement dans cette instance, la CGT du CHU de Nantes dénonce ce sous dimensionnement. Un CHU qui est en tension permanente faute de lits en nombre suffisant de conventionnel (suppression de 349 lits en vue de l’Ile de NANTES) pour pouvoir hospitaliser les patients. Des urgences en tension permanentes (mouvement des personnels des urgences depuis plus d’un an). Des délais de prise en charge des patients qui se rallongent ; des lits d’EPHAD au CHU de Nantes qui sont supprimés (66 lits)… C’est ça le plan massif en faveur des hôpitaux dont parle la maire de Nantes ; des suppressions de lits d’EPHAD aux profits d’EPHAD privées ; des suppressions de lits de conventionnel dirigeant ainsi les patients vers les cliniques privées qui se voient facturer des dépassements d’honoraires. Des professionnels qui tirent la sonnette d’alarme depuis des années, qui ne sont pas entendus.

Comment revisiter un nouvel établissement dont la capacité de développement est très limité sur un site enclavé (1 hectare restant) ? L’évolutivité et la modularité dont font état Madame ROLLAND et Monsieur COIPLET, directeur de l’ARS vont à l’encontre de la motivation première de ce projet avancée par ces protagonistes qui était de rassembler toutes les activités sur un même site, alors que l’on parle aujourd’hui d’une possibilité d’étendre cet hôpital si besoin sur d’anciens terrains industriels qui sont en friches. Cet argument ne tient donc plus la route.

Si certains élus et représentants de l’État prennent le CHU de Nantes pour « un jeu de Lego », ils auront des comptes à rendre aux usagers, aux contribuables et aux hospitaliers y compris les bons petits soldats de la commission médicale d’établissement et certaines organisations syndicales qui ont validé ce projet inadapté dont son coût lié à son emplacement et voué à un éventuel naufrage est exorbitant.

Nous rappelons que ce projet est loin d’avoir été validé à la majorité par la communauté hospitalière du CHU de Nantes dont l’ensemble des agents n’ont jamais été concertés si ce n’est « sur l’emplacement des prises de courant » contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire tout comme la population sur ce projet dans sa globalité.

Dans sa réponse [1], le Directeur de l’ARS confirme la suppression des 349 lits puisqu’il ne la dément pas, tout comme il confirme les suppressions d’emplois dont il ne communique pas le nombre.

Quant au financement, c’est silence radio !!! Un sujet qui a toute son importance et qui pourrait faire tomber le projet. En effet, dans le meilleur des cas sans surcoût de l’opération, le CHU de Nantes au moment du déménagement en 2026 aura un taux d’endettement de 600 millions d’euros pour un coût estimé à 1 milliards d’euros.

  • -Qui va devoir encore supporter ce taux d’endettement ? Les hospitaliers.
  • -Quelles conséquences ? L’emploi, les conditions de travail, la prise en charge des usagers…

Ce projet n’est pas sérieux, il ne répond pas aux besoins de la population. Il fait la part belle aux cliniques privées qui sont déjà très largement implantées dans Nantes et son agglomération.

Nous rappelons notre position qui est favorable à la reconstruction d’un hôpital public moderne répondant aux attentes, aux besoins de la population et aux enjeux de santé public. Le projet « Ile de Nantes » n’est pas un projet qui répond à ces enjeux de service public bien au contraire, il sert les intérêts du capitalisme.

Le plan massif en faveur de l’hôpital dont parle la présidente du conseil de surveillance en référence aux annonces faites par le Ministre de la Santé qui indiquait que les enseignements seraient tirés de cette crise afin de poser les bases de la refondation de notre système hospitalier font références à des partenariats publics-privés PPP (note caisse de dépôt et de consignation) qui ne feront qu’aggraver la situation des hôpitaux publics. L’hôpital du Sud-Francilien en est le parfait exemple où le groupe Eiffage s’est gavé d’argent public.

Nous exigeons l’arrêt immédiat de cette nouvelle construction, que l’édification d’un nouveau CHU soit réétudiée dans sa globalité de façon à répondre réellement aux besoins de la population, en concertation avec celle-ci et les hospitaliers qui sont directement concernée par ce projet.

[1

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