La CGT, avec d’autres organisations conscientes de l’urgence sociale et écologiques, n’a eu de cesse d’alerter nos gouvernements sur la fragilité des économies dominées par la mondialisation et la recherche de profits à court terme, avec le risque d’une crise économique et sociale plus violente que celle de 2008. La pandémie, ses conséquences sanitaires, sociales, économiques révèlent de manière tragique les effets des politiques d’austérité, les réformes de régressions sociales mises en oeuvre ces dernières années. Le COVID 19 agit comme une étincelle sur un baril de poudre.
Face à l’urgence à rompre avec un système pour que le jour d’après ne soit plus comme le jour d’avant, le comité régional CGT des Pays de la Loire s’est adressé à plusieurs reprises au Préfet de région et au conseil régional pour exiger que les organisations syndicales de salarié-es puissent confronter avec eux et les organisations patronales, leurs analyses de la situation et les défis à relever pour les prochains mois, dans le respect de leurs diversités et responsabilités. C’est dans ce sens que la CGT a proposé l’organisation d’une conférence sociale sous la responsabilité du Préfet de région.
Alors qu’aujourd’hui des discussions sont prévues entre Édouard Philippe, le patronat et les organisations syndicales au plan national, une réunion préparatoire à la conférence sociale est organisée dans notre région Pays de la Loire en dehors de toutes règles démocratiques et dans l’irrespect total de la place et du rôle de chacun des acteurs. Elle est convoquée par 4 organisations syndicales (les plus conciliantes avec les thèses patronales et gouvernementales) et 4 organisations patronales sur la base d’un cadre de travail qu’elles ont réalisé ensemble.
Le Conseil Régional, invité, devrait y participer. Tout comme la Direction régionale du Travail qui y présentera le plan de reprises d’activités travailler par les services régionaux du ministère du travail, laissant ainsi dans l’ignorance de ses propositions, les organisations qui ne seront pas présentes à cette parodie de dialogue social territorial.
Le sujet de dé confinement, avec toutes les interrogations qu’il suscite mérite autre chose que ce simulacre de concertation. La question de la reprise du travail, du chômage partiel, du télétravail ; la réouverture des écoles ; le sujet des transports, les aides aux entreprises et aux familles ; la situation des salariés, des précaires ; l’égalité Femmes-Hommes les inquiétudes sur les activités économiques dans les secteurs de l’industrie, du commerce, du tourisme ; la question des masques, du gel, des tests, etc… nécessite un peu plus de sérieux. Cette pseudo-conférence révèle avant tout les arrangements entre certaines organisations syndicales et le patronat plutôt qu’une véritable volonté d’écouter toutes les propositions, y compris celles que porte la CGT, et qui ne rentrent pas dans le moule de la pensée unique.
Emmanuel Macron a dit lors de sa dernière allocation télévisée qu’il tâcherait de dessiner un chemin avec toutes les composantes de la nation, comme un appel à l’unité nationale au vu de la crise sanitaire et ce qu’elle révèle. Pour la CGT il ne saurait être question de tomber dans le piège d’une unanimité de façade. Tirer les leçons de la crise, sans oublier de pointer la défaillance de choix politiques tournant le dos à l’intérêt général, commence par changer de pratique en matière de « concertation sociale », par une écoute plus soutenue de TOUTES les organisations syndicales dans l’intérêt des salariés, des retraités, de la jeunesse.
Elle exige un acte fort du Préfet de Région pour aller dans cette direction, en organisant une véritable conférence sociale qui doit permettre d’identifier et d’analyser nos réalités ligériennes, et de débattre de propositions qui répondent aux besoins de développement des services publics et de l’industrie comme éléments d’aménagement équilibré du territoire. Les questions sociales et environnementales sont à remettre au coeur des politiques et financements publics. Il s’agit de placer l’Humain au centre des préoccupations.
En conséquence, la CGT ne se rendra pas à la réunion convoquée par la CFDT, la CFTC, l’UNSA, la CGC, le Medef, la CPME, l’U2P, la FRSEA.
Angers le 30 avril 2020