L’annonce de la réouverture des écoles et établissements le 11 mai a suscité une très forte inquiétude chez les AESH : refus de reprendre le travail, une peur réelle de la contamination, volonté de démission ! L’accompagnement des élèves en situation de handicap se fait dans une grande promiscuité : dans plus de 90% des situations, l’AESH se retrouve à côté de son élève. Comment, dans ce cas, faire respecter les gestes barrières ? Jean-Michel Blanquer semble dire que l’apprentissage de ces gestes serait possible pour les élèves dès l’école élémentaire. Outre le caractère irréaliste de cette déclaration, comment envisage-t-il la mise en place des mesures sanitaires pour les élèves en situation de handicap et leurs AESH ? Le contact entre l’AESH et son élève est constant : des AESH pratiquent des gestes d’hygiène sur leurs élèves, les portent, poussent leur fauteuil…Enfin, le fait de parler doucement pour ne pas déranger la classe renforce la promiscuité et le risque de contagion. En supposant sans conviction que les personnels de l’Éducation nationale et les élèves aient des masques à leur disposition, comment faire supporter des masques à des élèves autistes ou avec des troubles du comportement ? N’oublions pas la mesure de se laver les mains avant et après chaque contact physique ou objets… La situation est irréaliste. C’est de l’inconscience. Non seulement de réouvrir les écoles et établissements en premier, mais de mettre en danger un personnel précaire qui vit déjà des conditions de travail extrêmement difficiles ainsi que ses élèves et leurs familles respectives. Nous ne pouvons que constater, encore une fois, que le gouvernement se moque des personnels de l’Éducation nationale et fait le choix de faire de l’École une vaste garderie pour permettre aux parents de retravailler et de relancer l’économie. La mesure, bien que vendue comme une “mesure sociale” pour lutter contre l’inégalité, vise seulement à porter une réponse au patronat. Les AESH, travaillent au contact des élèves, et seront parmi les plus touché·es. L’école inclusive est un mythe qui ne peut voir le jour sans des moyens financiers conséquents et sans une considération de son personnel AESH. La CGT Éduc’action et son Collectif AESH National rappellent aux AESH la possibilité de poser leur droit de retrait si la situation l’exige. Il n’est pas question de sacrifier un personnel pour satisfaire les exigences d’un gouvernement ultra-libéral !
Montreuil le 16 avril 2020