Depuis l’inscription de l’État d’urgence dans le droit commun en 2017 et l’adoption de lois liberticides (« loi anti-casseurs »), le gouvernement a les mains libres pour réprimer toute contestation.
Cette répression institutionnelle se traduit par des interpellations et poursuites judiciaires abusives, un arsenal législatif répressif, des expulsions des syndicats des Bourses du travail. Le simple fait de construire un rapport de force pour peser dans une négociation – notamment à travers des actions telles que des blocages, l’occupation symbolique, des tags, la distribution de tracts aux usagers – devient prétexte à déclencher des mesures disciplinaires.
Les exemples de mesures punitives abondent :
- Christian et Jean-Jacques, éboueurs parisiens licenciés par la maire de Paris suite à une action syndicale contre le siège de la République en Marche en mai 2018 ;
- Lassana, délégué syndical des éboueurs parisiens, interpellé violemment par la BAC et placé en garde à vue alors qu’il organisait un blocage dans le garage où il travaille le 12 février ;
- Didier, animateur de la CSD des Bouches-du-Rhône, arrêté et placé en garde à vue parce qu’il participait à une action de blocage le 13 février…
Toutes ces formes de répressions et de discriminations ont pour conséquences de réduire les capacités d’action des syndicats.
Elles dissuadent les salariés de se syndiquer et de s’organiser ; elles fragilisent les collectifs de travail dans leur capacité à se défendre, à faire respecter leurs droits et en gagner de nouveaux.
C’est pour toutes ces raisons que notre organisation appelle à faire du 27 février non seulement une journée de grève et de manifestations pour le retrait de la réforme des retraites, mais aussi un moment de lutte en faveur de la liberté syndicale.
Nous revendiquons :
- l’abrogation de la loi anti-casseurs ;
- l’arrêt des entraves administratives à la liberté de manifester ;
- le respect du droit de grève ;
- l’arrêt des poursuites pénales et disciplinaires contre les militants dans le cadre d’actions de mobilisation ;
- l’amnistie pour toutes celles et tous ceux déjà condamnés ou sanctionnés ;
- des moyens suffisants donnés pour l’exercice syndical ;
- l’interdiction des armes de « guerre » (LBD, grenades…) lors des manifestations ;
- la création d’un organe public indépendant de la police et de la gendarmerie pour enquêter sur les violences policières ;
- la mise en place immédiate d’une enquête parlementaire sur la gestion du maintien de l’ordre lors des mobilisations sociales.