Employé-e-s de la CARSAT, nous sommes nombreux en grève, pour le retrait du projet de loi Macron sur la réforme de notre système de retraite.
En tant qu’employé-e-s de la sécurité sociale, il est de notre devoir d’alerter tous les assurés sociaux sur la dangerosité de cette réforme. Le gouvernement prétend que sa réforme vise quelques « privilégiés » comme les cheminots ou les ouvriers de la RATP… C’est faux !
Cette réforme va toucher tout le monde en baissant le niveau des pensions et en reculant l’âge de départ à la retraite.
Cette réforme est surtout faite pour les vrais « privilégiés » de ce pays, les assureurs, les fonds de pension qui veulent se partager un gâteau de 324 milliards qui leur échappe !
Employés de la Sécurité Sociale, nous sommes bien placés pour connaître les conséquences des réformes précédentes : les retraites ont baissé de 20% avec le passage du calcul de la pension des 10 aux 25 meilleures années.
Nous connaissons parfaitement les conséquences néfastes du recul de l’âge de départ et de l’augmentation du nombre de trimestres. Ce que veut faire le gouvernement, ce n’est pas corriger ces injustices, c’est les amplifier en supprimant tout ce qui constitue encore un acquis.
Cette réforme est mortifère pour tous les salariés du privé comme du public, et en particulier pour ceux et surtout celles qui ont des carrières « morcelées » avec des petits salaires, du temps partiel, des périodes de chômage, etc.
Avec cette réforme il faudra cotiser toujours plus et plus longtemps pour toucher moins.
Par ailleurs, ce projet de loi supprime la branche retraite de la Sécurité Sociale comme les caisses de retraite complémentaires, du fait de la fusion CNAV-CARSAT-AGIRC-ARRCO-MSA, pour créer une Caisse Nationale de Régime Universel.
Ce qui ne sera pas sans conséquences sur l’emploi, le personnel et donc la qualité du service rendu.
Avec cette réforme, selon la conjoncture économique et démographique, le niveau de pension servira de variable d’ajustement pour maintenir l’équilibre financier du système de retraite, tant pour les retraités futurs retraités que les retraités actuels.
La volonté du gouvernement est de faire en sorte que les retraités ne perçoivent qu’un minimum à vivre.
Libres alors, pour ceux qui le peuvent, de compléter ce minimum par de la capitalisation, avec les risques qu’on connait, ou de continuer à travailler pour avoir un revenu suffisant pour vivre. Cette réforme fait basculer notre système de retraite dans un système assurantiel où nous serons tous perdants.
La disparition de la branche vieillesse de la Sécurité sociale, c’est le début du démantèlement complet de cette dernière et sa mort annoncée. Demain un retraité ne pourra plus vivre de sa seule pension et la carte vitale sera remplacée par la carte bleue.
Seuls,ceux qui auront les moyens pourront vivre dignement et se soigner.
Si nous laissons passer cette loi, c’est toute la sécurité sociale qui va disparaître selon son principe fondateur de solidarité, « chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ».