Communiqué de la CGT CHU Nantes
Au regard de l’actualité concernant le Coronavirus, nous tenons à réagir et à mettre en garde à la fois le gouvernement et la population sur l’épidémie de coronavirus qui nous guette.
Nous estimons que les autorités ne prennent pas la mesure des moyens insuffisants alloués à l’hôpital public en cas de crise sanitaire.
En effet, depuis plusieurs années les hospitaliers y compris les médecins tirent la sonnette d’alarme sur la situation des hôpitaux qui sont au bord du gouffre. Des hôpitaux qui n’arrivent plus à absorber l’activité (la demande) faute de lits (100 000 lits fermés en 20 ans), des personnels soignants en nombre insuffisant. Cette situation expose les usagers à un réel danger.
Le CHU de NANTES travaille à flux tendu avec des organisations de travail délétères qui conduisent à de très nombreux arrêts de travail. A titre d’exemple en 2018, plus de 220 000 jours d’arrêts de travail soit environ un mois d’arrêt de travail pour les 9500 agents non médicaux. Un chiffre qui a été multiplié par deux en 10 ans. Nous attendons le chiffre définitif pour 2019 qui s’est aggravé, l’année 2019 ayant été une nouvelle année noire au CHU de NANTES.
Le CHU de NANTES est en tension permanente. Les urgences sont régulièrement saturées où les patients restent hospitalisés sur des brancards faute de lits. Dernièrement, plus de lits de conventionnels et de lits de réanimations pour hospitaliser les patients. Pire encore en fin d’année 2019, des lits de réanimations ont été fermés faute de personnels (arrêts de travail).
Comment pouvons-nous dans ce contexte ordinaire de lits insuffisants, de professionnels déjà épuisés et exténués, de difficultés de recrutement, assurer que le CHU de NANTES et plus largement les Hôpitaux de France pourront prendre en charge les patients en cas d’épidémie du Coronavirus.
De plus, compte tenu de la saison hivernale propice à la grippe et aux bronchiolites ce risque de voir nos hôpitaux ne plus pouvoir faire face est réel.
Il ne s’agit pas d’organiser la psychose mais de prendre conscience que ce scénario probable, minimisé par nos autorités, peut arriver. Alors, il sera déjà trop tard et cette non anticipation des moyens pourraient faire de très nombreuses victimes.
Le gouvernement privilégiant une politique « d’économies » plutôt qu’une vraie politique de santé publique.
Nous affirmons que dans ce contexte d’épidémies (coronavirus, grippe, bronchiolite, etc), le CHU de NANTES ne sera pas en mesure de faire face à cette crise sanitaire.
Tout comme le centre 15 qui n’a pas les moyens humains pour assurer sa mission et encore moins dans ce contexte d’augmentation d’activité lié aux directives du ministère à la population.
Nous exigeons sans attendre des moyens pour le CHU de Nantes et plus largement pour tous les hôpitaux.
Rappelons que la nouvelle construction pour 2026 « Île de NANTES » perdra 349 lits, alors que notre hôpital aujourd’hui est déjà sous dimensionné.
Le gouvernement devra rendre des comptes.
Nantes, le 29 janvier 2020
PS : il est à noter que les patients contagieux sont pris en charge dans des conditions particulières qui demandent d’être mis en isolement avec des protections pour les professionnels, ce qui augmente le temps passé auprès de ces patients…