Les enseignants manifestent devant le rectorat de Clermont-Ferrand pour soutenir leurs collègues menacés de poursuites et sanctions

Presse: La Montagne  ICI

« Militants, pas voyous ! Stop à la répression » ; « J’étais à Blaise-Pascal »… Les enseignants ont donné de la voix ce jeudi après-midi 30 janvier, devant le rectorat de Clermont-Ferrand.

Ce jeudi après-midi devant le rectorat de l’académie de Clermont-Ferrand, comme hier devant le commissariat, les enseignants ont manifesté leur colère alors que certains d’entre eux sont menacés de poursuites judiciaires et/ou de sanctions disciplinaires, après l’intrusion dans le lycée Blaise-Pascal le 18 janvier.

« Trois d’entre nous devaient siéger aujourd’hui (jeudi) au conseil technique académique. Deux d’entre nous (FSU et FO) ont décidé de boycotter cette réunion car on ne peut pas siéger dans cette atmosphère de répression syndicale inédite », expliquait Patrick Lebrun de la FSU.

« Le 18 janvier, nous étions à Blaise-Pascal pour soutenir nos collègues qui refusaient de surveiller les E3C. Nous n’avons pas empêché les élèves d’entrer, ni les épreuves E3C de se tenir. C’est la proviseure qui a décidé de les reporter avant qu’elles ne commencent. »

« Nous sommes mobilisés depuis le printemps contre cette réforme du bac qui n’a jamais fait l’objet de la moindre concertation quoiqu’en dise le ministre Blanquer. Et nous dénonçons aussi, depuis la rentrée, le niveau d’impréparation de ce bac, explique Didier Pagès, de Sud Education.

«Avant le baccalauréat était le premier grade dans l’enseignement supérieur. ce n’est plus le cas. Avant le bac ouvrait le droit à l’enseignement supérieur dans la filière de son choix, désormais il ouvre seulement le droit à être candidat dans l’enseignement supérieur. », explique encore Anna Mendez, ex-présidente de l’UNEF Auvergne qui comme Didier Pagès, était convoquée mercredi au commissariat.

« Nous n’avons pas été étonnés d’être convoqués au commissariat car, après toutes ses déconvenues, le gouvernement a décidé de jouer la carte de l’intimidation en s’en prenant aux syndiqués. », disent-ils d’ailleurs en coeur.

Ils réclament le retrait des plaintes et des menaces de sanctions « car l’action syndicale n’est pas une faute professionnelle ». Ils ont redit leur rejet de la réforme du bac et de la retraite à points. Ils dénoncent, plus largement, « la criminalisation de l’action sociale à l’œuvre dans le pays alors que le gouvernement peine à convaincre, sur ses réformes, la population et jusqu’au Conseil d’État ».

A l’ouverture du CTA, le recteur a rappelé son «profond attachement au dialogue social avec les organisations syndicales» et l’attention qu’il portait «à la sécurité des élèves et des personnels dans les établissements et écoles de l’académie. Le courrier d’alerte aux personnels qui ont fait intrusion dans un lycée s’inscrit totalement dans ce cadre».

Le personnel du rectorat en colère lui aussi
Des membres du personnel du rectorat se sont rassemblés dans la cour pour exprimer eux aussi leur colère au recteur.
Le personnel du rectorat a, lui aussi, profité de la tenue du Comité technique académique pour attirer l’attention du recteur sur plusieurs points et notamment les « conditions de mise en place de la reforme territoriale qui n’est rien d’autres qu’une fusion « light »», les « conditions de ressources humaines déplorables dans certains services »  et la « suppression du parking du rectorat de près de 200 places et qui va faire l’objet de fouilles archéologique sans solution alternative proposée au personnel ». Le recteur a indiqué que «pour tenir compte des inquiétudes exprimées concernant certains dossiers relatifs  à la région académique et à l’académie, le secrétaire général d’académie va, service par service, rencontrer les personnels pour les entendre et répondre à leur questionnement».

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