Des médecins chefs de service ont commencé à démissionner de leurs fonctions administratives, notamment à Rennes, Marseille, Paris et Caen.
Leur objectif : mettre la pression au gouvernement
Pour Christophe Prudhomme, porte-parole de l’association des médecins urgentistes de France et militant de la CGT santé, ces démissions sont avant tout symboliques : « les médecins continuent à assurer les soins. Ces démissions ne bloquent pas le fonctionnement de l’hôpital, elles visent à médiatiser la situation. ».
Par cette action, les soignants veulent alerter la population : l’hôpital public est exsangue et n’est plus capable d’assurer son rôle de service public. « Actuellement, il y a vingt-cinq enfants transférés en province car il n’y a plus de place en Île-de-France. On prend des risques. Des patients meurent sur des brancards à cause du manque de moyens », alerte Christophe Prudhomme.
Dans une tribune inter-organisations pour la défense de l’hôpital public et des établissements de santé, les signataires revendiquent :
- « l’augmentation du budget consacré à l’hôpital au moins égal à l’ évolution naturelle des dépenses (Il faut un correctif budgétaire sur l’Ondam dans la loi de la Sécurité sociale allant dans ce sens) ;
- la reconnaissance et la revalorisation générale des carrières médicales et non médicales, se traduisant par une augmentation salariale ;
- le recrutement immédiat de professionnels supplémentaires et un plan de formation pluridisciplinaire ;
- la reconnaissance de la pénibilité de nos métiers ;
- l’arrêt des fermetures de services, d’établissements et des réouvertures de lits, partout où cela est nécessaire ;
- la gouvernance des hôpitaux, des établissements plus ouvertes aux professionnels aux personnels et aux usagers ;
- ainsi que l’ égalité d’accès, d’accueil et de prise en charge de qualité pour la population sur tout le territoire ».
Les organisations appellent à de nouvelles journées de grève et de manifestations. Des actions à travers la France (chaînes humaines, déambulation, repas de soutien) sont prévues pour « prouver notre amour à l’hôpital public ».