Un hôpital public pourrait être privatisé

L’hôpital public de Longué-Jumelles, surendetté, sera-t-il privatisé ? L’agence régionale de santé, en attente d’un feu vert de la ministre de la Santé, doit rendre sa décision sous peu. Hausse du prix des soins, perte de leur statut… Les fonctionnaires s’inquiètent et la CGT s’y oppose.
Un hôpital public qui pourrait être repris par le privé : une première qui augure le pire
L’histoire a débuté il y a trois ans par la construction d’un nouvel hôpital à la périphérie de la ville de Longué, entre Angers et Saumur, celui du centre-ville ayant été jugé hors norme. Depuis, le petit centre hospitalier (CHU) de Longué-Jumelles, 85 lits d’Ehpad, 30 lits de soins de suite et réadaptation (SSR) et 35 lits en unité de soins longue durée (USLD), est très lourdement endetté.

En 2018, il s’est fait épingler par la Cour des comptes, qui a pointé une durée de désendettement s’étalant sur 117 ans. À l’issue d’un « appel à repreneur » lancé en mars par le conseil départemental du Maine-et-Loire et l’agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire, un groupe privé qui gère déjà une soixantaine d’Ehpad s’est dit intéressé par le rachat.

L’hôpital public pourrait donc être privatisé, si le CHU d’Angers ne le reprend pas
La réponse est entre les mains de l’ARS, qui devait trancher en juin mais se fait attendre, officiellement, en raison d’un « approfondissement de l’étude des deux offres déposées », officieusement, dans l’attente d’un feu vert de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, appelée à prendre une décision sur un dossier qui inquiète les syndicats et divise les élus locaux.

En attendant, l’inquiétude monte chez les 150 salariés, dont 80 sont des fonctionnaires. Ceux-ci craignent une hausse des tarifs, comme cela s’est déjà vu dans plusieurs Ehpad qui ont été privatisés ou sont en passe de l’être.

De quoi mettre en péril l’égalité d’accès aux soins. 40 % des usagers de Longué perçoivent en effet une aide du département pour payer leur séjour. Cela sera-t-il toujours le cas en cas de privatisation ?

Et qu’adviendra-t-il des 80 fonctionnaires hospitaliers ?

Le conseil départemental se veut rassurant : il n’y aura, dit-il, pas de licenciement, et ceux qui le souhaitent garderont leur statut de fonctionnaire, même en cas de privatisation. Cependant, aucune garantie n’est apportée.

Une ineptie pour la CGT, qui demande que l’hôpital reste public.

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