La mobilisation s’annonce déjà massive.
Le 23 novembre prochain, la CGT sera dans la rue aux côtés de l’association Nous toutes, dont elle est partenaire, pour appeler le gouvernement à une politique publique ambitieuse contre toutes les violences faites aux femmes.
Et le 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences masculines, c’est dans les entreprises que les salariés seront engagés à répondre à un questionnaire flash élaboré par la CGT. C’est à cette date clef que le gouvernement annoncera les 60 mesures du Grenelle contre les violences conjugales, lancé le 3 septembre dernier.
Des mobilisations essentielles pour secouer la France, très loin d’être exemplaire pour enrayer ce fléau, comme le souligne le rapport du Conseil de l’Europe sur ce sujet rendu public mardi 19 novembre :
- manque d’hébergements et de soutien ;
- manque de reconnaissance des spécificités des violences faites aux femmes souvent assimilées à d’autres problématiques sociales ;
- insuffisances de la réponse pénale aux violences, qui vont jusqu’à l’homicide pour 131 femmes, depuis le début de l’année.
Les besoins en moyens humains et financiers sont énormes, constate depuis longtemps la CGT, qui réclame un plan doté d’au moins un milliard d’euros pour les seules violences conjugales qui touchent 230 000 femmes françaises par an.
De quoi recruter le personnel nécessaire et surtout former les policiers, gendarmes et magistrats (80 % des plaintes transmises au parquet sont classées sans suite). Et éviter aux femmes, grâce à d’autres mesures concrètes – comme l’obtention de dix jours de congés payés et d’un droit à la mobilité géographique et à des modifications d’horaires – d’avoir à choisir entre leur vie et leur emploi, alors que c’est leur seule « planche de salut ».
La CGT appelle également à ce que soit mise en place une heure de formation par an de tous les salariés sur les lieux de travail.
ll faudra aussi rendre obligatoire dans les entreprises les plans de prévention pour lutter contre les violences sexistes au travail et dégager les moyens nécessaires pour que les référents « violence et harcèlement », institués l’an dernier, aient les moyens d’agir.
En attendant, rendez-vous à 14 heures à l’Opéra de Paris. Car marcher, c’est déjà agir.