Vendredi 8 novembre un étudiant, Anas K. militant de Solidaires étudiant.e.s, a tenté de se suicider en s’immolant devant un bâtiment des CROUS de Lyon. Dans le texte qu’il a publié avant de passer à l’acte il met en cause ses conditions de vie extrêmement précaires, et, plus globalement, les conditions de vie et d’études de toutes et tous les étudiant·es.
La FERC CGT exprime sa solidarité avec la famille, les camarades et les ami·es de ce jeune militant.
Aujourd’hui 20 % des étudiant·es vivent sous le seuil de pauvreté, près de la moitié d’entre elles et eux travaillent en parallèle de leurs études pour pouvoir vivre. Face à cette réalité et à la montée de la précarité le gouvernement baisse les APL, diminue le fond social lycéen, supprime l’observatoire national de la pauvreté… et augmente les bourses de 1 % alors que le coût de la vie étudiante augmente de 2 % ! Les CROUS, sous-financés par l’État, manquent de moyens humains et financiers pour répondre aux besoins et difficultés des étudiant·es et mener à bien leurs missions de service public. Le parc de logement étudiant est totalement insuffisant, quand des bailleurs privés s’engraissent en proposant des logements à des prix prohibitifs.
Par ses réformes structurelles et idéologiques (Loi ORE, Réforme de la voie professionnelle, du lycée, etc.), ses choix d’organisation et budgétaires le gouvernement rend de plus en plus difficile l’accès de toutes et tous aux études supérieures, à la formation et à la qualification. Comme la CGT le dénonce depuis le début, on est bien loin de la « Liberté de choisir son avenir professionnel » ! Le gouvernement instaure ou renforce la précarité de toute la population : jeunes, travailleur·ses, privé·es d’emploi, retraité·es. Dans son message Anas demande « Et après ces études, combien de temps devrons-nous travailler, cotiser, pour une retraite décente ? », il revendique les 32 heures de travail hebdomadaire pour travailler moins, travailler mieux et travailler toutes et tous.
La FERC CGT poursuit son combat, avec les jeunes et les personnels, pour l’accès de toutes et tous à une éducation et un enseignement gratuit, laïque et émancipateur. Elle soutient les mobilisations en cours pour dénoncer une précarité qui désespère, tue et soulève la colère.
Montreuil, le 12 novembre 2019