Accidents dans les transports : conséquence des politiques low cost

Plusieurs accidents graves impliquant des bus de la compagnie Flixbus ont fait des dizaines de blessés et un mort ces derniers mois.

Mis en place par Emmanuel Macron en août 2015, alors qu’il était ministre de l’Économie sous la présidence de François Hollande, ces lignes de bus étaient censées compenser les tarifs des TGV de la SNCF.

Dans l’Aude, le 6 octobre, l’accident d’un bus opérant pour la société Flixbus a fait un mort et dix-sept blessés. Presque un mois plus tard, le 3 novembre, c’est un bus de la ligne Paris-Londres qui fait une sortie de route, blessant 33 personnes.

Selon plusieurs conducteurs, les conditions de travail ne garantissent pas la sécurité des voyageurs. Les chauffeurs subissent une pression pour effectuer des voyages supplémentaires, malgré une réglementation très restrictive en la matière.

Cette dernière, qui exige normalement au moins quarante-cinq heures de repos entre deux vacations, n’est bien souvent pas du tout respectée. La rude concurrence du secteur, qui se traduit par la fluctuation vers le bas des tarifs, risque de pousser les opérateurs à restreindre encore les coûts d’entretien du matériel et à maximiser le temps de travail des chauffeurs.

En effet, le marché se partage désormais entre Flixbus, qui domine déjà le marché en Allemagne, et qui a racheté Eurolines-Isilines au groupe Transved en mai dernier, et Ouibus-SNCF, racheté récemment par Blablacar.

Les accidents des « cars Macron » arrivent dans un contexte où le manque de sécurité est aussi pointé du doigt par les cheminots de la SNCF, qui ont exercé leur droit de retrait suite à l’accident d’un TER en Champagne-Ardenne le 16 octobre.

Pour les cheminots, la politique de l’« équipement agent seul » (EAS), qui consiste à faire circuler les trains avec un seul agent à bord, en l’occurrence le conducteur, sans la présence d’aucun contrôleur dans la rame, met en danger le personnel et les voyageurs.

Dans un rapport préventif (à consulter ici) remis en 2017, la CGT Cheminots alertait déjà : « L’EAS n’est pas compatible avec la sécurité des circulations, la sécurité du personnel, et a une incidence sur le service public. Ce rapport alerte la Direction sur l’introduction de risques graves pour la sécurité de l’exploitation ferroviaire et du personnel par la mise en place de la circulation en service commercial d’engins moteurs conduits par un agent seul. »

Le mouvement de retrait a permis d’arracher des négociations. D’après la CGT Cheminots, il y aura « plus de trains accompagnés par un ASCT (agent du service commercial trains) après les droits de retrait qu’avant, même si c’est très loin de ce que les cheminots exigeaient ».

La CGT appelle à amplifier la contestation et à s’organiser pour que la grève soit la plus puissante possible à partir du 5 décembre 2019.

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