La CGT est bien décidée à combattre par tous les moyens cette réforme qui vise à réaliser 3,4 milliards d’euros d’économie en deux ans sur le dos des plus précaires.
Pour y parvenir, les décrets prévoient plusieurs mesures régressives :
- quasi disparition des droits rechargeables (dispositif qui permet aux allocataires arrivés en fin de droits de les renouveler en fonction de leur nouvelle période de travail)
- passage de quatre à six mois des seuils d’ouverture des droits
- nouvelle formule de calcul des indemnités prenant en compte les jours non travaillés
- dégressivité des allocations pour les cadres (les salariés ayant gagné 4 500 euros bruts par mois verront leurs allocations diminuer de 30 % à partir du septième mois de chômage)
Ce sont ces mesures que conteste la CGT : « Dans la requête déposée devant le Conseil d’État, nous développons plusieurs arguments pour démontrer que ces mesures sont des sanctions déguisées : avec le nouveau mode de calcul, des allocataires vont voir leurs allocations divisées par 2 ou 3. Il y a aussi rupture d’égalité puisque la dégressivité va toucher uniquement les cadres », explique Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT Spectacle et négociateur CGT à L’Unedic.
L’effet de seuil pour ouvrir des droits s’apparente quant à elle à une discrimination indirecte, puisque la mesure va affecter essentiellement les jeunes. Pour ouvrir des droits, il faudra avoir travaillé six mois sur les vingt-quatre derniers mois, contre quatre mois sur vingt-huit selon les règles antérieures à la réforme.
D’après l’étude de l’Unedic, l’organisme paritaire qui pilote l’assurance chômage, 1,3 million de demandeurs d’emploi vont perdre des droits dans le cadre de cette réforme : soit parce qu’ils n’ouvriront pas de droits, soit parce qu’ils les ouvriront plus tard, soit parce que leur indemnité sera diminuée drastiquement.