Le 30 septembre à l’Assemblée nationale et le 2 octobre au Sénat, les parlementaires sont appelés à débattre de l’immigration, à la demande d’Emmanuel Macron. Même si les discussions ne seront pas suivies d’un vote, l’intention du président et de son gouvernement est bien de les conduire, à terme, à légiférer.
Dans un article publié le 24 septembre, Le Monde dévoilait la liste des chantiers que le ministère de l’Intérieur, principal concerné, entend ouvrir et soumettre au débat.
Ce document prône un nouveau durcissement de la politique migratoire et des conditions d’accueil des étrangers sur le sol français :
- accès restreint à certaines prestations sociales pour les étrangers entrés et/ou qui se sont maintenus illégalement sur le sol français ;
- baisse de 25 % de l’allocation versée aux candidats à l’asile, dès le rejet de leur première demande ; renforcement de la politique d’expulsion ;
- révision de l’Aide médicale d’État, réservée aux personnes en situation irrégulière
Il s’agit de dissuader les candidats à l’exil en France. En parallèle, le ministère de l’Intérieur souhaite un contrôle plus strict des conditions de regroupement familial et de naturalisation.
« C’est détestable », s’insurge Céline Verzeletti, membre du bureau confédéral, opposé à une nouvelle restriction des droits des étrangers. « Lancer ce débat en ces termes et dans ce contexte, c’est une façon de stigmatiser et pointer du doigt une partie de la population, déjà très fragile, pour diviser et détourner le débat public du sujet essentiel de la répartition des richesses… »
À quelques mois des élections municipales, et alors que les mobilisations se multiplient contre la politique gouvernementale, le lancement de ce débat dégage une odeur de souffre.