Record mondial pour les dividendes
Riches de tous pays, réjouissez-vous ! Alors que la croissance stagne, voire recule comme ce sera vraisemblablement le cas en Allemagne au prochain trimestre, les détenteurs de dividendes sont à la fête. La société de gestion Janus Henderson a publié lundi son étude, reprise dans Le Monde du 20 août, sur les dividendes versés par les 1200 plus grandes entreprises pour le 2ème trimestre 2019. Elle rapporte que la bagatelle de 514 milliards de dollars a été versée. Les chiffres attendus pour l’année donnent le tournis : 1430 milliards de $ devraient être versés au total par ces 1200 groupes, soit pratiquement la moitié du PIB annuel de la France.
La France championne d’Europe
Avec 51 milliards de $ versés sur le trimestre par les sociétés du CAC 40, la France est championne d’Europe du versement de dividendes. Généreux, les ¾ des groupes ont augmenté les versements aux actionnaires par rapport à l’année précédente. Rappelons qu’en 2018, 46% des bénéfices du CAC 40 avaient déjà été reversés à ceux dont les poches auront bientôt du mal à contenir le torrent de monnaie qui leur est déversé. C’est qu’entre dividendes record et cadeaux fiscaux de type suppression de l’ISF, il faut dire que la collectivité a le sens du chouchoutage pour les plus aisés.
L’impératif de la lutte contre le coût du capital
Les dividendes sont la manifestation la plus évidente du coût du capital. Au lieu d’augmenter les salaires, comme nous le revendiquons, ce sont à nouveau les plus riches qui se servent grassement sur le dos des salarié.es. Mais il faut ajouter au tableau le coût pour les finances publiques des exonérations fiscales et la stagnation des investissements privés qui maintiennent hors d’un emploi à temps plein 2 actifs sur 10. La conclusion est assez claire : nous ne pouvons plus nous permettre de subventionner le train de vie des plus riches. Par contre, cela démontre que nos propositions et revendications sont largement finançables comme par exemple la sécurité sociale intégrale, et donc la retraite, l’investissement dans l’industrie ou le renforcement des services publics.