L’association « FRALIBERTHE », réunit Les ami·es de SCOP-TI que ce soit des individuel·les, des associations, syndicats, partis et des AMAP. La FERC est adhérente depuis sa création en Juillet 2016 et a participé à son AG annuelle qui s’est déroulée le 13 avril dernier. L’occasion de faire le point, bien sûr sur l’activité de l’association, mais aussi sur l’activité industrielle et commerciale des « Ex-Fralib ».
L’association qui compte 1850 adhérent·es (85 présent·es à l’AG, salle comble) s’occupe des ventes militantes (Cf. encadré ci-contre), participe à des initiatives (90 en 2018) où les « Ex-Fralib » viennent témoigner de leur combat, et également à l’activité culturelle des troupes « Los Fralibos » et « Los théatros » (11 représentations en 2018).
Par ailleurs, les 3 films réalisés, tout au long des 9 années de luttes par Claude Hirsh sont maintenant disponibles dans un coffret de 3 DVD. Un auteur – acteur, Philippe Durand a écrit une pièce à partir des interviews réalisés auprès des grévistes « Paroles de Fralib » et a déjà donné 126 représentations ! Les ventes aux particulier·es se font par une boutique en ligne, et l’ouverture d’une boutique sur place, dans l’ex-local syndical, complète les nombreuses visites du site. Des points de vente « militants » sont organisés dans plusieurs endroits du territoire via des associations développant l’économie solidaire.
Quant à l’activité industrielle de SCOP-TI, si elle suit une progression constante avec une croissance de 14 % elle reste insuffisante et les camarades souhaiteraient plutôt un taux entre 30 et 40 %. Tout se joue sur les marques propres (1336, SCOP-TI) où l’enjeu est de passer de 30 à 80 tonnes par an.
« Quand on rentre dans les magasins on y reste » confirme Olivier Leberquier, l’ex DS CGT devenu Président. Le réseau CHR (cafés – Hôtels – Restaurants) pourrait lui aussi constituer un nouveau débouché pour la production, dès que des modifications dans la fabrication (étiquetage) le permettra.
Une autre des difficultés est la trésorerie. Si la fabrication en marques distributeurs permet de faire tourner les chaines, les acheteurs de la grande distribution paient leurs fournisseurs tardivement. Evidemment, les banques capitalistes ne prêtent qu’aux riches, elles ne sont d’aucun secours pour les entreprises qui en ont besoin.
Aussi, SCOP-TI a dû lancer une campagne de socio financement où 287 000 € ont été récoltés.
De même, les loyers versés pour le terrain pour les locaux pèsent lourds sur le résultat financier. Aussi un projet d’achat de l’immobilier est à l’étude, mais pour rester fidèle aux valeurs de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) le tour de table des investisseur·ses devrait se faire avec des mutuelles. Car il est nécessaire de rappeler qu’au nom de ces valeurs, dans la coopérative, les 58 coopérateur·trices comptent à égalité de voix, même si le Conseil d’Administration compte 11 membres pour la gestion courante.
Enfin une autre satisfaction, et pas des moindres, c’est ce que sont devenus les 76 salarié·es qui ont mené la bagarre : si 44 sont dans l’emploi aujourd’hui, 23 ont pu partir à la retraite à taux plein, ce qui n’aurait pas été le cas, s’ils et elles avaient pris le chèque à la valise il y a 9 ans !
CQFD ! La lutte paie !
En somme, même dans une économie capitaliste dominée par la finance, SCOP-TI reste « un ilot de socialisme » inséré dans le Marché et continue de faire la démonstration que l’on peut produire autrement.
9 ans après, on est toujours là ! Un exemple pour tou·tes celles et ceux qui cherchent une alternative économique qui concilie l’humain et l’environnement.