Quel est ton parcours militant ? Quels sont tes engagements ?
J’ai adhéré à la CGT Ferc Sup à mon arrivée à l’Université d’Aix-Marseille en 2011/2012 en tant que technicien audiovisuel. J’ai été coopté à la CE du syndicat en 2014, avant d’y être renouvelé en 2016 et élu co-secrétaire général. Je suis également membre de la CE de l’UD CGT 13.
J’entame aujourd’hui mon deuxième mandat en CHSCT et c’est dans ce cadre que j’ai beaucoup travaillé sur les questions liées aux conditions de travail en général mais aussi aux violences sexistes et sexuelles faites aux femmes au travail.
J’ai adhéré à VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes, association intersyndicale) en 2013 et participé au lancement de VISA 13, dans les Bouches-du-Rhône en 2014.
J’ai été élu président de VISA cette année et c’est en effet la première fois que ce mandat revient à un militant CGT.
Le premier président de VISA, en 2000, était membre de la CFDT, puis a suivi un militant de la FSU et ensuite de Solidaires.
Un militant CGT Président de VISA France, un signe fort ?
Oui, c’est un signe fort et c’est avant tout symbolique du fonctionnement unitaire de VISA et de la confiance qui unit ses militant·es !
Le travail intersyndical et unitaire de VISA est la colonne vertébrale de ses réflexions et actions. Cette question est absolument déterminante dans la lutte contre l’extrême droite et il va falloir s’unir de toutes nos forces pour arriver à enrayer sa progression, aujourd’hui arrivée à un point jamais égalé !
Mais c’est aussi un signe fort, je l’espère, dans l’objectif de renforcer les liens de VISA avec la CGT, que ce soit au niveau confédéral mais aussi auprès d’autres structures, comme les fédérations, UL, UD ou syndicats.
Concrètement, VISA est disponible pour animer ou co-animer des formations à destination d’équipes syndicales, impulser ou participer à des actions unitaires contre l’extrême droite et une amplification de l’implication de la CGT et de ses syndicats dans cette dynamique serait décisive.
En quoi le combat contre l’extrême droite est-il nécessaire dans le syndicat et sur le lieu de travail ?
En tant que syndicalistes, notre combat quotidien pour l’amélioration des conditions de travail et pour un changement de société participe de fait à la lutte contre l’extrême-droite ! Plus nous réussirons à décrocher des victoires sociales, à faire avancer nos idées de progrès social et d’émancipation, moins l’extrême-droite gagnera du terrain.
Parallèlement à cela, une lutte spécifique contre l’extrême-droite doit se mener à tous niveaux, que ce soit dans le syndicat ou sur les lieux de travail car le fascisme est le pire ennemi des travailleur·ses, comme l’a montré l’histoire !
L’évolution sans précédent du fascisme en France, sous l’impulsion du RN notamment mais aussi d’une multitude de groupes ou réseaux violents, racistes, sexistes, homophobes, complotistes atteint un tel niveau qu’il gagne du terrain chez les travailleur·ses, notamment dans une période où les attaques contre le monde du travail atteint lui aussi un niveau rarement égalé.
La CGT, comme les autres syndicats, n’est malheureusement pas imperméable à la pénétration de ces idées. Les militant·es manquent souvent d’outils et d’arguments face à un RN qui avance à visage masqué.
La formation, les documents et les initiatives de la CGT dans sa lutte contre le fascisme, notamment à travers le très bon travail du Collectif confédéral de lutte contre les idées d’extrême-droite, est essentiel pour « armer » les militant·es de la CGT et les aider à argumenter auprès de leurs collègues de travail ou parfois même auprès de leurs camarades.
Ce travail doit être renforcé, développé et VISA, par la complémentarité de ses productions, de ses moyens et de ses actions, peut aider à cela.